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Libération
Journal de bord

Les Jeux selon Earvin Ngapeth : «On a enfin croisé des êtres humains»

Jeux Olympiques de Tokyo 2021dossier
Earvin Ngapeth, réceptionneur-attaquant de l’équipe de France de volley-ball, ouvre pour «Libé» son journal de bord pendant les Jeux olympiques.
Earvin Ngapeth en 2019. (, Roberto Frankenberg/Libération)
publié le 23 juillet 2021 à 20h13

«Jouer dans des salles vides, aller d’une bulle sanitaire à l’autre, se faire tester ou porter des masques, c’est presque devenu une routine. En juin, on a passé un mois à Rimini pour la Ligue des nations (17 matchs en 30 jours) où on allait de l’hôtel à la salle et rien d’autre. On a eu cinq jours de coupure, puis on est parti le 6 juillet sur l’île d’Okinawa (à 1 500 km au sud-ouest de Tokyo) pour s’acclimater à l’humidité et à la chaleur japonaises. On a mis cinq, six jours à effacer les sept heures de décalage horaire. Là-bas, on pensait avoir l’opportunité de sortir, mais les restrictions se sont alourdies même si tout le monde s’est mobilisé pour que notre séjour soit des plus agréables.

«La vie sous cloche à Rimini a servi de répétition générale pour Okinowa et le village olympique, où on est arrivé mardi. On tue le temps comme on peut : on a apporté des consoles, on mate des films ou des séries sur Netflix et on enquille les cafés sur notre machine.

«On s’est entraîné une heure dans l’Ariake Arena, rien qu’une heure, et ce sera la seule séance avant le match contre les Etats-Unis [samedi 14h45, heure française, ndlr]. C’est une salle magnifique et ça fait mal au cœur qu’elle soit vide.

«Au village, on a enfin croisé des êtres humains, ça fait du bien. Au self, en balade, près des anneaux, on a vu presque tous les Français. Là, au balcon, je vois des athlètes se préparer pour aller à la cérémonie d’ouverture. Nous, on n’ira pas, on a un match demain. C’est une décision collégiale entre le staff et les joueurs. Il y a cinq ans, au Brésil, on y avait laissé beaucoup d’énergie et d’influx. En plus, ça finit tard.»