Menu
Libération
JO de Tokyo

Les Jeux selon Earvin Ngapeth : «Si on ramène une médaille en chocolat, cela nous renverra au néant»

Article réservé aux abonnés
Jeux Olympiques de Tokyo 2021dossier
Le réceptionneur-attaquant de l’équipe de France de volley-ball ouvre pour «Libé» son journal de bord pendant les Jeux olympiques. Quatrième épisode.
Earvin Ngapeth en 2019. (, Roberto Frankenberg/Libération)
publié le 4 août 2021 à 19h46

«Contre les Polonais, on n’a jamais abandonné. Ne pas lâcher était le mot d’ordre. On a défendu, “blocké”, on a été surclassés au niveau physique mais on a toujours cru en nous. Dans le quatrième set [la France était menée 1-2, ndlr], on voulait absolument faire durer le match, les emmener au tie-break pour les faire douter. Ils étaient les favoris, ils avaient la pression et commençaient à avoir peur. Dès l’entame de ce cinquième set, on a sorti les crocs. Ces manches décisives sont en quinze points – les précédentes se jouent en vingt-cinq points –, t’as intérêt à être à bloc d’entrée. On a donné tout ce qui nous restait d’énergie. Après si on s’écroule, pas grave. On savait que c’étaient les dix minutes les plus importantes de notre carrière. Là, on mène vite au score, la peur change de camp, la dynamique s’inverse. Le sport, c’est cruel, il y a un gagnant et un perdant, rien entre les deux. On fait les mêmes sacrifices, on se prépare depuis longtemps, et ça a beau être les Polonais avec qui on n’est pas potes, ça fait mal de les voir anéantis, même si on préfère que ça soit eux qui souffrent.

«La demi-finale de jeudi [14 heures française] ne peut être un aboutissement. L’Argentine doit également penser qu’elle n’est qu’à un match, abordable, d’une finale olympique. Ils nous ressemblent, ils ont un je