Pourvu que l’Esprit Coubertin ne soit pas prémonitoire. Le film réalisé par Jérémie Sein, sorti en salles mercredi 8 mai, raconte les tribulations olympiques de Paul (Benjamin Voisin), un champion de tir de vitesse, génie introverti de la gâchette sur qui reposent les ultimes espoirs afin d’éviter que la France ne reparte des Jeux olympiques de Paris sans la moindre médaille. Libération a invité Franck Dumoulin, champion olympique de tir à 10 mètres à Sydney et six participations aux Jeux de 1992 à 2012, pour analyser de l’œuvre et de la représentation du tir qui en est faite, à la lumière de son expérience olympique. Conversation à trois voix entre l’athlète, réalisateur du film, Jérémie Sein, et l’acteur Benjamin Voisin.
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Franck, qu’avez-vous pensé du film ?
Franck Dumoulin : Très agréablement surpris. Pas tant par la comédie sur les Jeux, parce que ça a été assez poilant du début jusqu’à la fin, avec plein de petites notes que j’ai vécues en tant qu’athlète, mais par le parallèle avec la discipline où c’est très sérieux, sans forcément en dire trop. Mais au moins tout ce qui a été dit était juste.
Jérémie Sein : Ça me fait plaisir parce que c’était ma grande crainte. Je ne voulais pas donner l’impression de trahir la discipline. C’est ce que je dis tout le temps : je jouais au rugby et quand je regarde Invictus de Clint Eastwood,