Ucky sautille partout dans le grand salon. Marie-José Pérec court derrière lui. En vain. Le labrador lui échappe, trop rapide. Il se glisse sous un grand piano noir ; rebondit sur les canapés gris. «Excusez-moi, répète-t-elle. Il saute partout au début mais après il se calme.» Dans son appartement des beaux quartiers de la capitale, l’athlète met à l’aise. Où est passée la championne olympique qui a toujours gardé les gratte-papiers à distance ? Elle accepte les requêtes loufoques du photographe. Elle monte sur un tabouret et coince sa tête dans le lustre à sa demande. Elle se cache derrière les rideaux marron. Des rires.
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Marie-José Pérec, 55 ans, a marqué une époque tout entière. Elle est – avec la cycliste Félicia Ballanger – la seule sportive française à être triple championne olympique. La seule en athlétisme. Ses victoires à Barcelone (1992) et Atlanta (1996) ne s’effacent pas de la mémoire collective. Ses déboires non plus. Comme son départ explosif des Jeux de Sydney, en 2000, pour échapper à la pression. «Je me suis pris un mur, mais je me suis relevée», dit-elle après toutes ces années. Elle mélange les époques. Une idole pour les anciens, un modèle pour les nouveaux. La discussion commence comme ça : «Je ne sais pas pourquoi j’ai autant marqué les esprits. Ça me surprend. Ça fait déjà trente ans que des gens m’arrêtent da