Représenter la France à Paris cet été, Ahmed Andaloussi en parle comme d’un rêve. Ce serait la «cerise sur le gâteau» d’une carrière parasportive de touche à tout – il est paraplégique depuis un accident de voiture à 21 ans – qui a commencé par l’haltérophilie, avant le basket fauteuil, l’escrime, et depuis une dizaine d’années le triathlon. A 51 ans, après une cinquième place aux JO de Tokyo en 2021, l’athlète prépare sa deuxième olympiade à raison de «cinq à six heures d’entraînement» chaque jour. Mais entre son fauteuil, son vélo, ses deux coachs et les nombreux voyages pour disputer les compétitions nécessaires pour se qualifier (des Emirats arabes unis à l’Australie en passant par le Canada et l’Italie) les frais s’accumulent : Ahmed Andaloussi chiffre sa saison à 50 000 euros alors que les rentrées d’argent sont quasi inexistantes. Car, pour pouvoir se concentrer sur sa préparation, il ne travaille pas (mais son épouse oui), ne touche pas de primes pour ses résultats en compétition et ne bénéficie d’aucun financement public cette année en dehors d’un contrat d’image avec la ville de Pau, où il a joué au basket pendant douze ans.
«Il y a trois mois, j’avais zéro budget, je n’avais même pas les moyens de changer un boyau de mon fauteuil s’il crevait, raconte le Béarnais. J’avais déjà mis tout ce que j’avais et même si je me bats depuis plusieurs années pour trouver des sponsors, je n’avais clairement pas assez.» A contrecœur, Ahmed Andaloussi s