Pas de jaloux. Les deux équipes de France de tennis de table en Corée du Sud seront récompensées d’une médaille. Si les Françaises ont échoué en demi-finales des championnats du monde par équipes contre la Chine, vendredi 23 février – il n’y a pas de petite finale – leurs homologues masculins ont créé l’exploit en se faufilant en finale contre les Chinois. Les deux parcours ont dépassé les pronostics, qui emmenaient les hommes, portés par Félix Lebrun (numéro 6 mondial et meilleur joueur européen) dans le dernier carré, mais n’envisageait pas la présence de l’équipe féminine à ce stade. Elles ont battu l’Allemagne de Nina Mittelham, 17e mondiale, en quarts de finale. La dernière fois qu’une équipe française avait réussi pareille performance, c’était en 1997, lorsque l’équivalent de Zidane pour le ping français, Jean-Philippe Gatien, emmenait sa troupe en finale (perdue). Chez les féminines, une telle performance tricolore remonte à… 1991 !
Impériaux lors de la phase de poule, les jeunes frères Lebrun et l’ancien-espoir-devenu-joueur-expérimenté Simon Gauzy ont porté la France pour aligner les rencontres gagnées sur un score net et sans bavure : 3 matchs à 0 (chaque match se joue au meilleur des 5 manches). En huitième face à la Pologne puis en quart face au Portugal (où officie Marcos Freitas, 19e mondial, Madérois qui sait gêner le frère aîné Alexis Lebrun, 21e mondial), les Français ont tenu leur statut et ont donc dépassé les attentes en s’affranchissant de Taiwan t en demies en favoris face à l’Allemagne ou à Taiwan, deux grandes nations du continent ping.
Des espoirs en vue des JO de Paris 2024
Les femmes, elles, forment une force de frappe plus imprévisible mais qui se révèle de plus en plus solide : elles ont chacune gagné un match en quart de finale (3-2 contre l’Allemagne). Prithika Pavade, seulement 19 ans et 33e mondiale, a su garder un mental d’acier lors du match décisif face aux Allemandes. L’«ancienne» Jia Nan Yuan, 20e mondiale et 38 ans, semble repousser les frontières de la retraite : la sextuple championne de France a gagné un tournoi du top 16 européen en janvier et est celle qui donne le plus de points à l’équipe de France. Enfin, l’Alsacienne Charlotte Lutz, 115e mondiale, fait preuve depuis une semaine d’une constance qu’on ne lui connaissait pas.
Les deux aventures coréennes des pongistes français est de très bon augure en vue des Jeux olympiques de Paris l’été prochain, les positionnant parmi les meilleures nations mondiales. Elles peuvent ainsi prétendre au statut de têtes de série, ce qui leur éviterait de rencontrer de manière précoce l’épouvantail dans le champ du tennis de table mondial : la Chine. Que ce soit chez les hommes ou les femmes, les joueurs chinois trustent toujours les premières places du classement mondial. Ce dimanche, c’est contre l’ogre chinois, décuple tenant du titre, que les frères Lebrun et Simon Gauzy bataillent.
Mise à jour dimanche 25 février avant la finale de la France contre la Chine.