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Bilan

Neuf jours de natation française aux JO de Paris 2024 : Léon Marchand est in, les autres sont out

JO Paris 2024dossier
L’équipe de France de natation repart de ces Jeux à la maison avec sept médailles. Le prodige de 22 ans est le seul à avoir fait résonner «la Marseillaise», à quatre reprises.
L'équipe de France de natation, avec notamment le quadruple médaillé d'or en individuel Léon Marchand, arrivée 3e du 4x100m ce dimanche 4 juillet. (Oli Scarff/AFP)
publié le 5 août 2024 à 6h09

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La natation est traditionnellement, avec l’athlétisme, le sport roi aux Jeux. Et du côté de l’équipe de France, un nageur a régné sur la piscine olympique. Le souverain Léon Marchand a été adoubé par la France entière. Ses victoires n’ont pas seulement enflammé les tribunes de la Défense Arena, mais aussi fait vibrer les autres sites de compétition. Où spectateurs et athlètes étrangers peinaient à comprendre la raison de ces soudaines explosions de joie. Où des escrimeurs ont dû stopper leur assaut à cause du brouhaha. Où des décathloniens ont dû se relever pour attendre la fin des acclamations – impossible d’entendre le top départ de leur 400 mètres depuis les starting-blocks. Son nom est même inscrit sur des panneaux d’affichage au milieu des autoroutes : «Priorité à la sécurité. La vitesse c’est pour Léon.» Et voilà que le maire de la ville de Sevran, où sera installé le bassin olympique après les Jeux, a fait part de son intention de baptiser cette piscine du nom du champion tricolore. Bref, Léon Marchand a fourni une raison d’être à la natation française sur ces neuf jours de compétition.

Pour le Toulousain, les jours de gloire sont vite arrivés. Dès dimanche 28 juillet, il a été sacré sur sa course fétiche du 400 m quatre nages. S’en sont suivies quatre autres médailles d’or. Sur 200 m papillon, à l’issue d’une course au finish d’anthologie, qui l’aura vu doubler le favori hongrois Kristof Milak. Et sur 200 m brasse et 200 m quatre nages, où il n’aura jamais vraiment été inquiété. A lui tout seul, Marchand a égalé le meilleur bilan des Bleus, les quatre titres glanés à Londres en 2012 par une génération dorée peuplée de Camille Muffat, Fabien Gilot ou Jérémy Stravius. Il aura englouti onze courses en six jours, au cours d’une semaine millimétrée au détail près, et avec l’appui de tout un clan qui lui a fourni une épaule sur laquelle se reposer.

A leur place

Du côté des autres nageurs tricolores, l’heure était plutôt aux déboires. Maxime Grousset, annoncé comme potentiel vainqueur du 100 m papillon, après son titre de champion du monde 2023, a dû se contenter d’une cinquième place au goût amer. En conclusion d’une semaine déjà marquée par une désillusion sur 100 m nage libre, suivie d’un abandon sur 50 m, histoire de mieux briller en papillon. Raté. Prétendant à une médaille sur 200 m dos, Mewen Tomac a, lui, terminé au pied du podium. La même quatrième place qu’aux Mondiaux 2023. Tout proche du bronze, le nageur a été devancé dans la dernière longueur.

Dans les autres finales perdues, Yohann Ndoye-Brouard termine septième du 100 m dos, Emma Terebo et Béryl Gastaldello septième et huitième sur 100 m dos aussi, Anastasiia Kirpichnikova septième du 800 m nage libre, David Aubry et Damien Joly septième et huitième en 1 500 m, après déjà une cinquième place de David Aubry en 800 m. On pourrait intituler la séquence «Blanc Marchand et les septièmes places des nains». Mais ce serait leur manquer de respect, tandis qu’ils étaient simplement à leur place. Le niveau était trop haut en face.

Manaudou increvable

Pour ne pas laisser Léon Marchand seul médaillé, il y a quand même eu, le soir de son doublé, une inattendue médaille d’argent d’Anastasiia Kirpichnikova sur 1 500 m. La «battante» vantée par son illustre coach Philippe Lucas s’est réveillée pour aller chercher cette deuxième place, juste derrière la légende du demi-fond, l’Américaine Katie Ledecky. Kirpichnikova, qui avait dû arrêter la compétition à cause de la guerre déclenchée par son pays d’origine, la Russie, avant d’être naturalisée française en avril 2023, a ainsi offert à sa nation d’adoption un troisième podium, au milieu des deux sacres de la star Marchand.

Il y a aussi eu Florent Manaudou, au rendez-vous en 50 m nage libre. Après l’or à Londres en 2012, l’argent à Rio en 2016 et à Tokyo en 2021, le «gorille» s’est emparé de la quatrième médaille olympique individuelle de sa carrière, en bronze cette fois. Et puis, pour finir, il y a eu cette médaille collective glanée en 4x100 m quatre nages. La finale venait conclure les épreuves de natation, et elle a souri à Florent Manaudou, Maxime Grousset, Yohann Ndoye-Brouard, accompagnés de… Léon Marchand, évidemment.