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Récit

«On s’entraîne sous les alertes» : la préparation aux JO 2024 des athlètes ukrainiens bouleversée par la guerre

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JO Paris 2024dossier
Entraînements interrompus par les alertes à la bombe, entraîneurs tués, matchs contre des Russes… En Ukraine, les sportifs ont une préparation olympique mise à mal par le conflit avec Moscou. Une source de pression intense mais aussi de motivation et de fierté.
Maryna et Vladyslava Aleksiiva dans le bassin de la piscine Némausa à Nîmes le 14 mai, où elles sont accueillies pour s'entraîner en vue des JO de Paris. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 23 juillet 2024 à 6h11

Quand tout a commencé, quand Maryna et Vladyslava Aleksiiva ont appris que les premiers chars russes entraient en territoire ukrainien, les jumelles ont dû quitter précipitamment leur Kharkiv natal. Tout juste ont-elles eu le temps de prendre quelques vêtements et leur médaille olympique. Celle qu’elles avaient glanée à Tokyo, en 2021, après avoir terminé sur la troisième marche du podium en natation artistique. «C’était l’enfer», se souvient «Vlada» en bord de bassin à Nîmes. Courant mai, la ville avait mis à disposition des lignes d’eaux, afin que les deux sœurs de 22 ans, candidates à l’or à Paris cet été, puissent peaufiner leurs gammes en toute quiétude. Loin des tracas de l’Est ukrainien, où elles retournent parfois, entre deux stages à l’étranger.

A Kharkiv, les conditions pour s’entraîner sont vite devenues «impossibles». «Quand une alerte tombe sur le téléphone ou qu’une sirène retentit, on doit sortir de l’eau en maillot de bain en catastrophe pour se réfugier dans l’abri, sous la piscine, décrit Maryna. Vous ne savez pas combien de temps ça va durer, à quel point c’est dangereux. Et puis c’est si bruyant.» Il y a un an, leur piscine a été en partie détruite par des missiles. La déflagration a soufflé les vitres. «Sans fenêtre l’hiver, ça a longtemps été compliqué d’être dans l’eau», assurent les athlètes avant de retourner à leur hôtel.

Iryna Koliadenko et ses proches, eux, n’ont pas pu fuir l’Ukraine en guerre tout de suite. Ils o