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Pionnière

Or aux JO : le fabuleux destin d’Emilie Le Pennec, seule médaillée olympique française de gymnastique

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A Athènes en 2004, l’athlète de 16 ans a marqué l’histoire de la gym française en décrochant l’or aux barres asymétriques, unique médaille olympique féminine à ce jour. «Libé» l’a rencontrée, vingt ans plus tard.
La championne olympique Emilie Le Pennec avec son fils, le 21 février à Paris. (Florence Brochoire/Libération)
publié le 1er août 2024 à 6h34

Le 22 août 2004, voilà neuf jours que le monde olympique brave la canicule iodée d’Athènes. En ce soir de grande finale des barres asymétriques de gymnastique féminine, le massif Hall des sports bouillonne de 17 000 âmes prêtes à exploser les records de décibels. Pourtant, les Français se contrefichent de cette compétition. Leurs cœurs frémissent encore des exploits en or de leur nouvelle idole des bassins, Laure Manaudou, 17 ans. Les journalistes tricolores ont snobé les tribunes presse, préférant les épreuves du 100 m d’athlétisme non loin. Après tout, dans l’histoire de la gym féminine, les athlètes hexagonales ont récolté autant de médailles que de beurre en branche. En plus, vous avez vu la Russe Svetlana Khorkina, favorite et double championne olympique dans la discipline ? Dans les yeux bleus de la blonde longiligne d’1,64m au teint diaphane, on peut lire : «Je vais toutes vous écraser, bande de petites puces.»

Non, non, France Télévisions, pourtant partenaire officiel de la Fédération française de gymnastique, ne diffusera pas une énième mise à l’amende. Tant pis, il faudra payer Canal + pour visionner cette compétition «confidentielle». Jusqu’à ces fameuses vingt-sept secondes d’enchaînement au cordeau qui pulvérisent tous les paris gymniques. Les yeux s’écarquillent face aux acrobaties éthérées d’une Française toute frêle.