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Prendre la température. La sienne et celle de la concurrence. Tel était le principal objectif pour les athlètes tricolores lors de ces championnats du monde de para-athlétisme qui se sont déroulés à Kobe au Japon du 17 au 25 mai 2024. A un peu moins de 100 jours du début des Jeux paralympiques de Paris 2024 – qui se dérouleront du 28 août au 8 septembre – une partie de l’élite du para-athlétisme mondiale en handisport (pour les sportifs souffrant d’un handicap moteur ou sensoriel) et sport adapté (réservé aux athlètes en situation de handicap mental ou psychique), était réunie au pays du soleil levant.
La délégation tricolore, comme beaucoup d’autres nations, avait fait le déplacement au Japon en effectif réduit, avec seulement quatorze athlètes envoyés – onze en handisport, et trois en sport adapté. Certaines affiches, déjà qualifiées pour les Jeux de Paris, avaient préféré faire l’impasse : Charles-Antoine Kouakou (champion paralympique à Tokyo, en catégorie T20, réservée aux déficients intellectuels), les sprinteurs non-voyants Timothée Adolphe et Trésor Makunda ou encore l’une des premières relayeuses de la flamme sur le sol français, Nantenin Keïta, ont esquivé l’aller-retour de l’autre côté du globe pour se concentrer sur leur préparation.
Rodage mondial
Après une semaine de compétition, le compteur des Bleus atteint trois médailles, deux en or et une en argent. C’est notamment le vétéran, Pierre Fairbank, 52 ans, qui a excellé avec deux sacres en 400m et 800m dans la catégorie T53, réservée aux athlètes paraplégiques. Le Néo-Calédonien, qui sprinte avec la force des bras et des épaules sur un fauteuil, est un habitué du circuit mondial. Présent à de nombreuses reprises sur les podiums ces dernières décennies, son premier sacre en championnat du monde remonte au siècle dernier, en 1998. Avec cette performance à Kobe, il valide automatiquement sa qualification pour les Jeux cet été. Son compatriote Soane Meissonnier s’offre aussi un ticket pour Paris avec sa deuxième place en lancer de poids dans la catégorie F20 (déficience intellectuelle) et un jet à 15m92 lors de son dernier essai mardi 21 mai. Au classement général, la Chine se hisse largement en tête avec 87 médailles, dont 33 en or. Elle est suivie de loin par le Brésil et ses 42 breloques. L’Ouzbékistan se place sur la dernière marche du podium avec sept médailles d’or pour treize podiums.
Libélympique
Pour les Français, le bilan de ce rodage mondial est en demi-teinte. Sur le papier, la performance générale est meilleure que l’an passé lors des championnats du monde en France au stade Charléty, où les Bleus avaient remporté quatre médailles de bronze. Mais à Kobe, certains peuvent nourrir des frustrations. Le sprinteur Dimitri Jozwicki, atteint par une infirmité motrice, a manqué le podium pour trois petits centièmes lors de sa finale de 100m en catégorie T38. Autre déception pour Manon Genest, qui n’est pas parvenue à réitérer sa belle performance de Charléty et un record personnel à 4m76. Sixième de son concours samedi 18 mai avec une marque à 4m35, l’athlète de 31 ans regrette dans son journal de bord, qu’elle tient pour Libé, de ne pas avoir réussi «à s’exprimer pleinement». «On sait que j’étais capable de faire beaucoup mieux. Lors de l’échauffement, mes sauts étaient meilleurs que pendant le concours. Il y a autre chose à travailler. Il faut que je m’améliore pour être plus sereine le jour des Jeux», analysait-elle quelques jours après sa contre-performance à tête reposée. Enfin, le multimédaillé paralympique et égérie de la récente campagne de communication pour inciter les supporteurs à acheter leur billet pour cet été, Arnaud Assoumani, n’a pas réussi à briller. Avec une marque à 6m90, le Français de 38 ans se classe sixième de son concours, à 35cm du podium.
Prochaine échéance pour les para-athlètes : l’Open Handisport de Paris qui aura lieu les 13 et juin au stade Charléty à Paris. Il marquera le dernier rassemblement international avant les Jeux tant attendus fin août, organisés au stade de France pour les épreuves d’athlé.