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Libération
Copie parfaite

Paralympiques : l’équipe de France masculine de basket fauteuil obtient son ticket pour les Jeux de Paris, une première depuis vingt ans

En battant le Maroc (87-60) ce lundi 15 avril lors du tournoi de qualification paralympique, les Bleus ont gagné le droit de participer aux Jeux cet été. Ce n’était pas arrivé depuis Athènes en 2004.
Dimanche 14 avril, l'équipe de France de basket fauteuil a gagné contre les Pays-Bas 48-43 à l'AzurArena d'Antibes, lors de leur dernier match de poules du tournoi de qualification paralympique. (Grégory Picout/FFH)
publié le 15 avril 2024 à 20h37

Deux décennies que cette équipe l’attendait. Ce lundi 15 avril, l’équipe de France masculine de basket fauteuil a obtenu avec panache son ticket pour participer aux Jeux de cet été, après une victoire contre le Maroc (87-60), lors du tournoi de qualification paralympique (TQP), le bien nommé «Last Chance for Paris». La dernière participation des Bleus remontait aux Jeux d’Athènes en 2004. «Ce TQP, c’est des mini-Jeux paralympiques avant l’heure», avait teasé quelques jours avant la compétition Stéphane Binot, le directeur sportif du basket fauteuil français, une discipline pionnière du paralympisme, présente sans discontinuer au programme depuis les premiers Jeux organisés pour les personnes en situation de handicap à Rome, en 1960.

«Le basket fauteuil est un sport spectaculaire et fun, avec des joueurs qui manient leur fauteuil comme des véritables Formule 1», vantait aussi Stéphane Binot avant la compétition. Rapidité, adresse, dextérité : les qualités demandées aux basketteurs en fauteuil, qui compte un petit millier de pratiquants en France, sont les mêmes requises pour les joueurs debout. Les règles de jeu étant similaires : cinq contre cinq, quatre fois dix minutes, avec le même système de points, la même longueur de terrain et la même hauteur du panier. «La grosse différence réside dans l’impact des contacts dans le basket fauteuil, les chocs font partie du jeu», précisait le manager basket et basket fauteuil du Cojo, Jérôme Rosenstiehl, lors d’un point presse au début du mois. Pour maintenir une équité entre les équipes, un système de classification a été instauré : en fonction de son handicap, chaque athlète se voit attribuer un nombre de points (de 1 à 4,5) et plus le degré de handicap est élevé, plus le nombre de points est faible. Le nombre total de points pour l’ensemble de chaque équipe sur le terrain ne doit jamais excéder 14.

Quatre matchs, quatre victoires

Malgré des Jeux organisés à Paris, les instances paralympiques internationales avaient refusé, comme c’est habituellement le cas, de réserver d’office un ticket pour les équipes de France de basket fauteuil – les femmes espèrent décrocher le précieux sésame à l’issue d’un TQP organisé du mercredi 17 au samedi 20 avril à Osaka, au Japon – et ont réduit de douze à huit le nombre de nations qui auront la chance d’évoluer sur le parquet de l’Accor Arena de Bercy du 29 août au 8 septembre. Cette décision a été «pensée par les instances pour organiser un événement le plus compétitif possible» et «réunir le haut du panier (sic) du basket fauteuil mondial» cet été, détaillait Jérôme Rosenstiehl.

Organisé à Antibes dans l’AzurArena depuis vendredi, le tournoi masculin de qualification aux paralympiques réunissait huit équipes, dont les cadors du circuit mondial, pour seulement quatre «golden tickets», synonymes de participation aux Jeux de Paris. Et les Bleus ont survolé la compétition : quatre matchs – un par jour – et quatre victoires. D’abord en poules contre l’Iran (63-62), le Canada (61-55) et les Pays-Bas (48-43), qui leur ont permis de finir premiers, et d’affronter puis de battre le Maroc ce lundi 15 avril, qui était arrivé dernier de sa poule et largement à leur portée. Les équipes qualifiées pour cet été sont donc les Etats-Unis (champion du monde et grand favori), la Grande-Bretagne (vice-championne du monde et championne d’Europe), l’Australie, l’Espagne (vice-championne d’Europe), l’Allemagne, le Canada, les Pays-Bas, et la France.

«Rigueur défensive»

Après un échec en quarts de finale lors des championnats du monde en juin 2023 et une défaite contre l’Iran, l’équipe de France masculine s’est réorganisée cette année en changeant d’entraîneur, Franck Bornerand prenant alors les rênes de l’équipe. «Une transition douloureuse mais inévitable. Il a basé son jeu sur plus de rigueur défensive, avec davantage de mouvements de balle», expliquait Stéphane Binot.

Sofyane Mehiaoui, meneur de jeu de l’équipe, confirme ce gros travail défensif et loue aussi l’arrivée de Steven Caine, ancien basketteur en fauteuil britannique, vice-champion paralympique à Atlanta en 1996, en tant qu’assistant de Bornerand : «Il comprend certains mouvements que les joueurs debout ne maîtrisent pas.»

Les organisateurs espèrent que cette qualification des Bleus créera un appel d’air côté billetterie, encore balbutiante, où les billets sont vendus à partir de 15 euros. L’ensemble de la compétition se déroulera à l’Accor Arena de Bercy, pouvant accueillir jusqu’à 15 000 personnes : «Une salle splendide, la plus belle de France, qui a notamment accueilli les matchs de NBA», s’émerveillait début avril Jérôme Rosenstiehl.