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«A cause de la grève, beaucoup n’ont pas pu venir», rigole le syndicaliste cheminot, gare de Lyon. Ils ne sont pas très nombreux dans le hangar en ce mardi 21 mai, mais la sono est forte et le message est clair : les trains resteront à quai. Le bruit court d’aller mettre le bazar devant le siège du comité d’organisation des JO à Saint-Denis. On part en cortège vers la gare Saint-Lazare et d’autres groupes de grévistes se retrouvent. En chemin, plusieurs sont embêtés de devoir traverser des voies non sécurisées : “Ça ne se fait pas, il y a des médias en plus, ça craint.” Dans le métro, pas trop de monde, ça discute tranquillement avant qu’une femme fasse une crise de démence en alpaguant tout le monde dans la rame. On regarde ses pieds, et l’ambiance rafraîchit.
«Une heure plus tard, on essaie de semer des policiers dans les couloirs d’un autre métro, et certains se perdent en route. Finalement, l’objectif est atteint au Trocadéro quand tout le monde déboule en courant pour déloger les touristes de l’esplanade et déployer une banderole «PAS DE JO SANS LES CHEMINOTS» à grand renfort de fumigènes. Problème : le soleil est au zénith et tout le monde à contre-jour. Dans la fumée, ça tousse un peu et plus personne ne voit grand-chose, ni la tour Eiffel, ni rien d’autre, alors ça râle avant de se faire entourer par les gendarmes. Le lendemain, devant les syndicats, la direction a presque doublé l’offre d’indemnisation prévue pendant les Jeux : peu importe la forme, seul le résultat compte, ça se joue au mental !»