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Samedi, déjà, lors des séries demi-finales du 400 m (T11), le public venu en nombre du Stade de France avait réservé un accueil chaleureux à Guillaume Junior Atangana, Camerounais concourant pour l’équipe de paralympiques de réfugiés. Dimanche soir, certes moins bruyants que ceux réservés au Français Timothée Adolphe, les encouragements adressés à l’athlète de 25 ans, qui vit à Bradford en Grande-Bretagne depuis 2022, étaient une fois encore très nourris à l’annonce de son nom par la speaker de l’enceinte de Saint-Denis. Avec son guide Donard Ndim Nyamjua, binôme sur la piste et compagnon d’exil (ils s’entraînaient déjà ensemble au pays), Atangana est arrivé troisième de sa course, remportant la médaille de bronze.
Avec le second meilleur temps des demi-finales la veille, celui qui rêvait d’apporter une médaille à l’équipe paralympique des réfugiés apparaissait comme le principal rival du français Timothée Adolphe, qui est finalement arrivé que deuxième, deriière le Vénézuelien, Santos Gonzalez. «J’ai travaillé longtemps pour ça et je sais ce que j’ai dans les jambes» affirmait-il avant son entrée en compétition.
Plus jeune, l’athlète né en 1999 au Cameroun se rêvait footballeur. «Mais la vie ne me l’a pas permis», disait-il pudiquement à l’AFP la semaine dernière lors de l’une des ultimes séances d’entraînement au CREPS de Reims avant son entrée en compétition à Paris. A l’âge de 6 ans, une réaction allergique à un médicament antipaludique lui fait perdre progressivement la vue. Un handicap qu’il peine d’abord à accepter, avant de subir plusieurs opérations. Pendant plusieurs années, le sport de haut niveau lui paraît inaccessible : «Je n’arrivais pas à croire que les non-voyants pouvaient courir, réaliser de belles performances.» Pour sa première paralympiade à Tokyo, alors encore sous les couleurs camerounaises, le sprinteur passait la ligne en 4e position du 400 m. «Ce revers nous a motivés à nous entraîner plus dur et à améliorer notre coordination», expliquait son guide en interview au Comité paralympique international il y a quelques semaines.
Un investissement payant pour Atangana, qu’on retrouvera au départ du 100 m dans quelques jours avec Israel Malachi-Harrison. son autre guide. Mais sa performance de dimanche entre déjà dans l’histoire : après le bronze, déjà, de la para-taekwondoïste afghane Zakia Khudadadi jeudi, Guillaume Junior Atangana offre la seconde breloque à l’équipe paralympique des réfugiés depuis son arrivée aux Jeux à Rio en 2016.