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Libération
Et de cinq

Paris 2024 : en parajudo, Sandrine Martinet se contente de l’argent chez les -48kg

Pour sa sixième participation aux Jeux, la Française de 41 ans a remporté la médaille d’argent ce jeudi 5 septembre, la cinquième breloque de sa carrière paralympique. Elle n’est pas parvenue à mettre fin à l’invincibilité de son adversaire kazakhstanaise Akmaral Nauatbek.
Sandrine Martinet s’est inclinée contre l’invincible Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek, ce jeudi 5 septembre 2024. (Jennifer Lorenzini/REUTERS)
publié le 5 septembre 2024 à 19h29

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Dans sa carrière, Sandrine Martinet a tout connu. La victoire, la défaite, la blessure, la maternité, l’arrêt, le retour, l’amateurisme, la professionnalisation… La parajudoka française a traversé tout ce qui fait le sel de la vie d’une athlète de haut niveau. A 41 ans, la porte-drapeau des Bleus à Tokyo vit sa sixième paralympiade à Paris, elle qui était déjà sur les tatamis d’Athènes lors de l’introduction des catégories féminines en parajudo. Après le Japon en 2021, et encore une nouvelle médaille d’argent paralympique – la troisième de sa carrière –, elle avait décidé d’arrêter. Le sport de haut niveau, c’en était fini pour elle, trop de sacrifices, notamment financiers, et de temps passé loin de ses deux enfants.

Mais en 2022, un contrat signé avec «l’armée de champions» (passé avec le ministère des Armées) lui permet de mettre sur pause son activité de kiné pour se consacrer uniquement à l’entraînement : «Pour la première fois de ma vie, je peux enfin dire que je vis du haut niveau», disait-elle à Libé un an avant les Jeux. Ce jeudi 5 septembre, devant les siens, ses enfants, son mari mais aussi les milliers de supporteurs qui n’ont pas cessé de hurler son nom pendant la finale, la licenciée du PSG judo termine la journée en argent après s’être inclinée contre l’invincible Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek en fin d’après-midi. De nouveau cette sensation d’inachevé pour celle qui a connu son unique sacre à Rio en 2016, et compte désormais quatre finales perdues.

«Bête noire»

Entrée en lice directement en quart de finale, elle avait été expéditive contre l’Allemande Isabell Thal, passant moins d’une minute sur le tatami. On la retrouvait en demie en fin de matinée contre la Chinoise Li Liqing, déjà croisée et battue dans le budokan tokyoïte. Après six secondes de combat, elle prenait un waza-ari et se retrouvait dos au mur. Souvent amenée au sol, la Française s’acharnait sur sa rivale pour finalement contrer debout une attaque afin d’égaliser avant la cloche. A l’issue d’un golden score irrespirable, l’arbitre validait une contre-attaque et la donnait gagnante. Le sourire jusqu’aux oreilles, elle savourait déjà cette breloque assurée devant un public qui s’égosillait.

Quelques minutes plus tard, c’est pourtant le visage fermé qu’on la voyait passer en zone mixte sans s’arrêter. Le directeur technique national du parajudo, Antoine Hays : «Elle est remontée comme une pendule. Maintenant, il y a la Kazakhe, c’est sa bête noire, elle ne l’a jamais battue.» Judoka depuis l’enfance, Akmaral Nauatbek s’est tournée vers le parajudo en 2022 en raison d’une maladie oculaire. La native de Bakou représentait déjà son pays dans des compétitions internationales en junior chez les valides. Intégrée après Tokyo au circuit para, elle a directement survolé la concurrence pour débarquer en tant que numéro 1 mondiale et championne du monde en titre à Paris. Une montagne à gravir pour Martinet.

«Tant que mon corps tient, je pousse un peu le bouchon»

18 h 20 : les deux femmes pénètrent enfin dans l’arène survoltée. Martinet entame son combat dans un boucan d’enfer, vite calmée par la domination de la Kazakhstanaise – on ne nous avait pas menti. La Française en judogi bleu se fait surprendre à deux reprises en même pas trois minutes de combat. La marche est de nouveau trop haute. Début août, on lui avait demandé : et la retraite, c’est pour quand ? «Tant que mon corps tient, je pousse un peu le bouchon. Je progresse encore et le plaisir est toujours là.» Rendez-vous à Los Angeles ?