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Libération
Canon olympique

Paris 2024 : si si, juré, les JO sont une «occasion de concorde» pour la France, c’est le pape qui le dit

Dans des vœux à l’archevêque de Paris publiés ce vendredi 19 juillet, le pape François a assuré que les Jeux olympiques étaient «par nature porteurs de paix», et demandé que ceux de Paris permettent de «renforcer l’unité de la nation» française.
Dans un message publié le 19 juillet, le pape François souhaite que les Jeux olympiques de Paris 2024 soient «pour tous les Français une occasion de concorde fraternelle», au-delà des différences et des oppositions. (Andreas Solaro/AFP)
publié le 19 juillet 2024 à 19h01

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On ignore (de moins en moins) quel sera le gouvernement aux manettes lors des JO de Paris qui débutent le 26 juillet. Mais, en pleine crise démocratique, c’est le moment qu’a choisi le pape pour lancer un appel à forte connotation politique. S’adressant ce vendredi dans un message à l’archevêque de Paris Laurent Ulrich, une semaine avant la cérémonie d’ouverture des Jeux sur la Seine, le pape François a formulé «le vœu que l’organisation de ces Jeux soit pour tout le peuple de France une belle occasion de concorde fraternelle permettant, au-delà des différences et des oppositions, de renforcer l’unité de la nation».

Dans ses vœux, l’évêque de Rome juge que les JO «sont par nature porteurs de paix et non de guerre» et rappelle que «l’Antiquité avait, avec sagesse, instauré une trêve durant les Jeux», une «heureuse tradition» que «l’époque moderne tente régulièrement de reprendre». Le pontife argentin ajoute également qu’«en cette période troublée où la paix mondiale se trouve gravement menacée, je souhaite ardemment que chacun ait à cœur de respecter cette trêve dans l’espoir d’une résolution des conflits et du retour à la concorde».

Lâcher de colombes

Cet appel du pape s’apparente presque à un appel au cessez-le-feu à l’Assemblée nationale. Depuis le deuxième tour des législatives anticipées, le parlement français est toujours coincé cas unique sous la Ve République dans une division en trois blocs n’offrant pas de majorité gouvernementale évidente, alors que l’extrême droite cumule 143 sièges dans l’hémicycle. Jeudi, l‘élection de la macroniste Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’assemblée n’a d’ailleurs absolument pas apaisé les violentes tensions entre les députés.

Ce vendredi matin, la traditionnelle messe parisienne de la trêve olympique s’est tenue au sein de l’église de La Madeleine, en présence notamment de la maire de Paris, Anne Hidalgo, de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, et du président du Comité international olympique, Thomas Bach. Près d’un millier de personnes étaient réunies. Présidée par l’archevêque de Paris, la célébration a été introduite par la lecture de l’homélie du pape. Elle s’est conclue par un lâcher de cinq colombes, symboles de paix, sur le parvis de La Madeleine cinq comme le nombre d’anneaux olympiques. «C’était très émouvant», a réagi Thomas Bach, lui-même catholique, jugeant que «les valeurs olympiques sont les mêmes que les valeurs catholiques».