A 15 ans, dispose-t-on de la force mentale pour participer à une compétition comme les Jeux olympiques ? La Fédération internationale de patinage (ISU) a décidé que non. Quatre mois après l’affaire Kamila Valieva, l’instance a décidé de relever l’âge minimum des patineurs et patineuses artistiques à 17 ans au lieu de 15 actuellement pour participer aux compétitions seniors.
«C’est une décision historique», a déclaré le président de la fédération, Jan Dijkema, alors que la réforme a été approuvée par les délégués de 100 pays lors du Congrès de l’ISU à Phuket, en Thaïlande. Ce changement s’appliquera en deux phases. L’âge minimum passera à 16 ans lors de la saison 2023-2024, puis à 17 ans dès 2024-2025. Les patineurs et patineuses actuellement âgés de 15 ans ne seront donc pas affectés.
Un débat ravivé lors des Jeux olympiques
Le débat sur le très jeune âge des patineurs – et surtout des patineuses – avait resurgi en février lors des Jeux olympiques de Pékin. Au cours de ceux-ci, la jeune Kamila Valieva s’est retrouvée au cœur d’une affaire de dopage soulevant plusieurs questions. Cette athlète alors âgée de 15 ans avait été contrôlée positive à la trimétazidine, une molécule favorisant la circulation sanguine et interdite par l’Agence mondiale antidopage depuis 2014. Sa participation à l’épreuve féminine de patinage artistique avait alors été suspendue.
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Mais la veille de la compétition, le Tribunal arbitral du sport a finalement autorisé la jeune patineuse et grande favorite pour le titre à participer. La tempête médiatique qu’entraîna cette décision a toutefois une forte pression sur elle : Kamila Valieva s’est écroulée lors du programme libre. Elle avait chuté deux fois lors de sa prestation et fini quatrième au classement final. Suite à cette désillusion, elle s’était décrite comme «émotionnellement fatiguée».
L’ISU a souligné que le relèvement de la limite d’âge était à son ordre du jour bien avant l’affaire Valieva, mais cette dernière a sûrement contribué à entériner cette décision. La fédération a également reconnu qu’il était de son devoir de préserver la santé des jeunes sportives.