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Rencontre avec la légende du judo Shohei Ono : «J’allais aux compétitions comme un tueur à gages»

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Le double champion olympique à l’égo XXL ne participera pas aux JO de Paris. Dans un rare entretien, il tente d’expliquer les raisons de sa retraite anticipée, qui a surpris le monde du judo. Et évoque «l’immense» mais «prudent» Teddy Riner…
Le judoka japonais Shohei Ono, le 3 février à Paris. (Denis Allard/Libération)
publié le 9 février 2024 à 17h02

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On s’était méticuleusement préparé, à la hauteur du personnage et des usages nippons : baratin sur l’honneur qui nous était fait, carte de visite prête à être tendue des deux mains, et même un petit assortiment de macarons – c’était le jour de son anniversaire. Si le nom de Shohei Ono, 32 ans tout pile donc, ne dit pas grand-chose au commun des mortels, sur la planète judo, «c’est Dieu sur terre», pour reprendre les mots d’un suiveur du circuit, gonflé d’envie quand on lui a annoncé avoir décroché un tête à tête. Tant qu’on y est, alignons les clichés pour achever de le situer : «le Federer du judo», «le Messi des tatamis», «le dernier des samouraïs». Ono, c’était l’art et la manière. Visage de cire, garde franche, attaque sabre au clair, adversaire qui voltige, boum, bonjour, au revoir. Le tout sans une goutte de sueur. Les Japonais l’avaient surnommé «le manuel scolaire». Les amateurs de films de yakuzas, le «Killer». «Un extraterrestre, comme il en sort un à chaque génération du Japon», résume Larbi Benboudaoud,