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Jeux olympiques

Seine trop ceci, Seine pas assez cela ? Attendons mi-juillet, plaident les organisateurs

JO Paris 2024dossier
La météo diluvienne du printemps contrecarre les préparatifs des Jeux de Paris. Pour l’instant, la Seine n’est pas dans les clous pour le défilé fluvial du 26 juillet et les épreuves de nage. On s’inquiétera pour de vrai dix jours avant la cérémonie d’ouverture, explique le Cojo.
La propreté de la Seine (ici à Paris le 24 juin 2024) est au cœur de l'organisation des Jeux olympiques. (Olympia De Maismont /AFP)
publié le 27 juin 2024 à 12h18

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Vu comme elle semble pleine de boue quand on l’aperçoit depuis les ponts de Paris, ces derniers jours, on aurait juré que Tony Estanguet avait préparé son jeu de mots pour évoquer le feuilleton olympique de ces derniers mois : l’état de la Seine. On y «verra plus clair mi-juillet», soit moins de quinze jours avant la cérémonie d’ouverture, a prudemment botté en touche le président du comité d’organisation de Paris 2024 mercredi 26 juin au soir.

Qu’on parle de propreté, du niveau ou de la vitesse des eaux, l’enjeu est immense puisque la Seine doit être à la fois le théâtre du défilé fluvial des délégations olympiques et, quelques jours plus tard, des épreuves de nage libre. Malgré des investissements massifs et la mise en route de plusieurs outils pour réguler la pollution, les fortes pluies de ces dernières semaines contrecarrent les préparatifs des JO.

«On n’a pas été épargné par les conditions météo. Cela a l’air de s’améliorer un petit peu, on y verra plus clair mi-juillet, a déroulé Estanguet sur France Inter. Cela fait partie des choses qu’on surveille de près. On a toujours su que la qualité de l’eau ne serait au rendez-vous qu’au mois de juillet 2024.» «Si les cieux sont avec nous, alors ce sera très beau», a renchéri le directeur artistique des cérémonies, Thomas Jolly.

Dans la matinée, le préfet d’Ile-de-France, Marc Guillaume, avait devancé les nouveaux tests attendus pour vendredi pour annoncer que la Seine ne serait pas baignable début juillet. «Nous n’avons pas des conditions météorologiques, depuis six mois, qui sont très classiques», a-t-il rappelé, soulignant que le Plan baignade mené depuis près d’une décennie par l’Etat et les collectivités franciliennes, avec 1,4 milliard d’euros d’investissement pour rendre la Seine et la Marne baignables, «ne suffit pas si la météo est une météo d’automne ou d’hiver».

Le fort débit de la Seine, monté à plus de 650 m³ /seconde, contre 100 à 150 en période estivale, a empêché la tenue d’une répétition de la cérémonie d’ouverture en début de semaine. Mercredi matin, le débit était à «plus de 480 m³ /seconde». Ce fort débit «augmente mathématiquement la vitesse des bateaux» prévus pour la cérémonie, qui mettraient «15 minutes de moins» que prévu sur un parcours qui se jouera le 26 juillet à quelques secondes près. En juin, le débit habituel en été se situe autour de 100 m³ /seconde. Dans un entretien à Ouest-France mercredi, Anne Hidalgo s’est dite «très confiante» sur l’arrivée d’une météo favorable à temps pour les JO.

Ce suspense aquatique dure depuis les «test-events» d’août 2023 dans la Seine (triathlon et marathon de nage), qui ont dû être en grande partie annulés en raison d’une qualité de l’eau insuffisante. Cet été, le plan B consiste à reporter de quelques jours les épreuves, mais pas à changer de lieu.