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Libération
Congés carbonés

Surf aux JO, urgence climatique, Nuit blanche : Anne Hidalgo justifie son périple dans le Pacifique

JO Paris 2024dossier
La Ville de Paris a défendu ce lundi 6 novembre soir, dans un communiqué, le déplacement en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie de la maire PS, critiquée par l’opposition de droite qui a raillé le bilan carbone et le coût de ce voyage.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, à Paris le 6 octobre 2023. (Miguel Medina /AFP)
publié le 6 novembre 2023 à 21h44

C’est un long périple qui a suscité bien des interrogations. Le voyage de la maire de Paris Anne Hidalgo en Polynésie française, présenté comme «officiel» par son entourage et précédant des vacances, lui attire depuis plusieurs jours les foudres de l’opposition de droite, qui raille son bilan carbone et sa «vadrouille aux frais des Parisiens».

Selon l’agenda transmis a posteriori par la Ville, qui n’avait jusque-là pas communiqué officiellement à ce sujet, le déplacement de la maire socialiste, accompagnée de ses adjoints aux Sports Pierre Rabadan et aux Outre-mer Jacques Martial, a eu lieu du 16 au 22 octobre. Il avait pour but, selon la mairie, de travailler sur trois dossiers : la Nuit blanche, manifestation culturelle qui sera placée en 2024 «sous le symbole des Outre-mer» ; «l’urgence climatique», Anne Hidalgo «ayant proposé aux maires de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie de se joindre à la délégation de l’Association internationale des Maires Francophones (AIMF), qu’elle conduira en tant que présidente lors de la COP 28 à Dubaï» ; et les Jeux olympiques, dont l’épreuve de surf doit se tenir sur le site de Teahupoo à Tahiti.

Mais Anne Hidalgo ne s’est pas rendue en personne sur le site olympique, se faisant représenter par Pierre Rabadan, reconnaît lundi la mairie. «A la demande du président polynésien (du territoire, Moetai Brotherson), la maire de Paris ne s’est en effet pas rendue sur place le samedi, du fait de tensions locales liées à la construction d’une tour des juges, une rencontre sur site étant prévue le jour même par la présidence polynésienne», selon le communiqué. «La maire de Paris a prolongé son déplacement officiel par un temps privé intégralement pris à sa charge». Elle s’est offert deux bonnes semaines de vacances d’automne au soleil et est rentrée le dimanche 5 novembre en payant de sa poche son billet retour, ajoute la mairie.

Les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40 955 euros, et les frais d’hébergement et de restauration à 18 545 euros, «conformément aux pratiques en vigueur dans les trois fonctions publiques territoriales», selon la Ville.

«Visite officielle»

La semaine dernière, l’entourage de l’édile avait assuré photos à l’appui qu’il s’agissait d’une «visite officielle» motivée notamment par les Jeux olympiques de 2024, avec la visite du site olympique de surf à Teahupoo. Sur ces photos, on voyait Anne Hidalgo, accompagnée de ses adjoints en charge des JO et des Outre-mer, Pierre Rabadan et Jacques Martial, avec plusieurs élus polynésiens, dont le président de la collectivité Moetai Brotherson, colliers de fleurs autour du cou.

Mais la présidence de la Polynésie française avait indiqué que cette «séquence» n’était «pas officielle». Anne Hidalgo n’a pas publié ces photos sur les réseaux sociaux comme elle le fait habituellement. Avant que son entourage précise que l’édile était «en vacances», et que son retour à l’Hôtel de Ville était prévu pour ce lundi 6 novembre.

Comme maire, Anne Hidalgo a déjà effectué 13 voyages à l’étranger en 2023, la plupart nécessitant de prendre l’avion, (Kiev deux fois, Rome, Bagdad, Bruxelles, Varsovie, Reykjavik, Erevan, New York, Cotonou, Nouméa et Papeete), a rappelé l’opposition de droite qui raille un «Hidalgo carbone tour» alors que l’élue de la capitale donne des «leçons d’écologie sans le moindre scrupule». Elle pourrait leur objecter qu’à se rendre si loin, autant en profiter un minimum.