ll ne verra pas la ligne d’arrivée du Stade de France lors des prochains Jeux olympiques de Paris. Le sprinteur français Mouhamadou Fall a été notifié ce lundi 29 avril de sa suspension pour neuf mois par la commission des sanctions de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) après son contrôle positif à un stimulant interdit. Contrôlé positif en juillet 2023 à l’heptaminol - un stimulant interdit en compétition -, l’athlète de 32 ans, jusqu’à peu l’un des cadres du relais 4x100m français et qui visait une participation aux JO, avait plaidé la contamination accidentelle via des compléments alimentaires.
Il est suspendu neuf mois «à partir d’aujourd’hui», a précisé son avocat, Christophe Ayela, ajoutant qu’il étudiait les recours en appel. Il estime qu’il s’agit d’«une décision extrêmement sérieuse et injuste». «Tout le monde est d’accord pour dire qu’il ne s’est jamais dopé et qu’il est victime d’une contamination via des compléments alimentaires», justifie l’avocat. Dans la décision de la commission des sanctions, «on lui reproche de ne pas avoir été assez prudent dans le choix des compléments alimentaires», explique Christophe Ayela.
Sixième des championnats du monde à Budapest avec le relais 4x100 mètres en 2023, Mouhamadou Fall avait plaidé début avril la contamination accidentelle via des compléments alimentaires qui contenaient sans qu’il ne le sache de l’octodrine, dont l’heptaminol est un métabolite. Sans contester la thèse de la contamination, le représentant du collège de l’AFLD, Antoine Marcelaud, avait alors demandé une suspension de 15 mois au lieu des deux ans encourus.
Toujours menacé d’une autre suspension
Selon l’Agence mondiale antidopage, l’heptaminol comme l’octodrine sont des substances qui appartiennent à la classe des stimulants interdits en compétition mais que l’on peut retrouver dans de nombreux médicaments ou compléments.
Mouhamadou Fall, qui s’entraîne à El Paso (Texas), voit sa participation aux Jeux olympiques s’envoler avec cette suspension. Quadruple champion de France sur 100 mètres (2020, 2021, 2022, 2023), il pourrait toutefois faire appel auprès du Conseil d’Etat, précise Christophe Ayela.
Quand son contrôle positif avait été rendu public en septembre, l’athlète avait déjà fait l’objet d’une autre procédure avec l’AFLD, qui lui reproche trois manquements à ses obligations de localisation antidopage en 2022. Il a été relaxé en juillet 2023 dans cette première affaire mais l’AFLD a intenté un recours devant le Conseil d’Etat qui n’est pas encore tranché.