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L’histoire aurait été peut-être encore plus formidable si Simon Gauzy, le troisième homme du tennis de table français derrière les frères Lebrun (sans que l’expression soit le moins du monde méprisante), avait apporté le point qui donnait la médaille de bronze à la France dans la compétition de ping-pong par équipes des Jeux de Paris. Un match contre le Japon conclu sur la marge minimale de 3 victoires à 2.
Mais l’histoire reste quand même merveilleuse pour les pongistes français. Leur joie, après que Félix Lebrun a apporté le point libérateur, racontait l’intensité de l’aventure. D’autant que le scénario de cette injustement nommée «petite finale» fut parfait. On résume en cinq actes : Simon Gauzy et Alexis Lebrun gagnent le double et mettent la France sur le rail de la médaille ; Félix Lebrun joue et gagne une rencontre renversante contre le numéro 1 japonais Tomokazu Harimoto en trois manches, la France mène 2-0 ; Alexis Lebrun s’incline contre le numéro 2 japonais ; les Nippons reviennent à 1-2 ; Simon Gauzy livre un match plein de panache contre Harimoto, mais perd logiquement ; le Japon recolle à 2-2. Enfin Félix Lebrun, numéro 5 mondial, doit logiquement apporter le point victorieux face à un adversaire qui pointe 37 places derrière lui. Logique respectée deux sets durant, puis Félix Lebrun semble psychoter, le Japonais revient et l’embarque dans un quatrième set. L’Arena Sud frissonne : oh non pas toi Félix, pas maintenant, pas après ce que tu as fait pour le ping-pong français (rappelons qu’il n’a que 17 ans). Lebrun s’impose 13-11 dans la quatrième manche offrant à la France une médaille de bronze, du même métal dont il s’était paré en individuel.
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Les Jeux de Paris ont permis de doubler le nombre de médailles olympiques du tennis de table français. La première remontait à 1992, la dernière à 2000. L’enthousiasme pour deux troisièmes places pourrait paraître démesuré mais il ne se mesure pas à l’aune de la couleur des médailles. Depuis une paire d’années, Alexis et Félix Lebrun ont sorti le ping-pong des préaux d’écoles, des pelouses des maisons de campagne et des squares parisiens et leurs lourdes tables en pierre. Ils ont déringardisé leur sport, avec d’autant plus de mérite qu’eux-mêmes ont tout des antistars.
Alexis et Félix Lebrun pourraient être vos voisins. C’est ce que vantent tous les responsables du ping-pong français. Sauf que vos voisins n’ont pas sué sang et eau des années durant pour gagner des médailles olympiques. Deux pour «Féfé» (si ça, ce n’est pas un surnom de M. Tout-le-monde), 17 ans, numéro 5 mondial, doublement bronzé donc à Paris, dont son entraîneur, Nathanaël Morin, prédit : «Il est un champion, on veut en faire une légende.» Et il y croit.