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Homophobie : la Ville de Paris soutient la drag-queen Minima Gesté, future porteuse de la flamme olympique

Après une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, celle qui doit porter la flamme olympique dans la capitale en juillet est la cible de nombreux commentaires haineux. Anne Hidalgo dit ce vendredi 3 mai avoir effectué un signalement à la justice.
Minima Gesté à Paris, le 28 juillet 2019. (Marie Rouge/Libération)
publié le 3 mai 2024 à 13h20

«Oui je suis fière et oui Paris est fière qu’une drag-queen porte la flamme et donc des valeurs de paix et d’humanité.» Ce vendredi 3 mai, la maire de Paris Anne Hidalgo a condamné «les propos homophobes et transphobes» visant la drag-queen Minima Gesté, sélectionnée comme porteuse de la flamme olympique lors de son passage dans la capitale, les 14 et 15 juillet.

La vague de haine est partie d’une vidéo diffusée par la ville mercredi sur le réseau social X (ex-Twitter) et accompagnée d’un texte : «Perchée sur des talons de 25 cm, pour des performances de plus de deux heures, la drag-queen Minima Gesté est prête pour son relais de la flamme olympique». A l’image, Minima Gesté évoque «la fierté de ma communauté que j’apporte avec moi parce qu’il y a dix ans c’est quelque chose qui n’aurait jamais été possible, avoir une drag-queen qui porte la flamme olympique». Elle souligne aussi «la visibilité reste un des piliers d’acceptation de la communauté LGBTQIA +».

Or à la suite de cette annonce, la drag-queen a rapidement été la cible de nombreux propos homophobes et transphobes. De son côté, interrogée jeudi sur TF1, Marion Maréchal, la tête de liste Reconquête ! aux élections européennes, avait notamment critiqué les représentations «particulièrement vulgaires, hypersexualisées» de Minima Gesté. «Je ne considère pas que ce soit une bonne façon de représenter la France aux yeux du monde», avait-elle ajouté.

En réponse, la drag-queen a ciblé la première chaîne, l’accusant de l’avoir «lâché en pâture à l’extrême droite» et de chercher «le buzz» en interrogeant Marion Maréchal à ce sujet.

Face à ces attaques, Anne Hidalgo a procédé, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, «au signalement à la procureure de Paris des propos qu’elle estime potentiellement constitutifs du délit d’injure publique à caractère homophobe ou transphobe», précise la municipalité parisienne. L’élue socialiste a déclaré apporter «son soutien total à Minima Gesté».

La mairie socialiste de Paris a aussi assuré que la municipalité l’«aidera dans les suites judiciaires qu’elle pourrait donner» face à «ce harcèlement numérique, notamment relayé par des médias d’extrême-droite».