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Trop rapidement annoncés, trop coûteux, trop énergivores : dans les Alpes, un accueil frileux pour les Jeux d’hiver 2030

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La France est assurée de remporter l’organisation de l’événement. Mais face au dérèglement climatique qui touche particulièrement la montagne et au risque de débordement financier, des acteurs locaux invitent à «repenser» la manifestation.
Devant le comité départemental olympique et sportif français, à Chambéry, le 6 janvier. (Jeff Pachoud/AFP)
par François Carrel, correspondant à Grenoble
publié le 26 janvier 2024 à 15h31

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«On aimerait sauter de joie, mais on ne peut pas.» Le cri du cœur de cette ancienne skieuse professionnelle résume assez bien l’état d’esprit d’une partie des habitants des Alpes depuis le dépôt d’une candidature à l’organisation des Jeux d’hiver en 2030 – six années seulement après ceux d’été 2024. «Cette candidature souterraine, au succès inopiné, nous sidère. On ne peut plus traiter le dossier des Jeux comme il y a 30 ans !» ajoute la sportive aujourd’hui engagée dans la défense de l’environnement. C’est que les temps ont changé depuis les Jeux d’hiver d’Albertville, en 1992, et pas qu’un peu. Entretemps, le dérèglement climatique s’est accéléré, rendant l’enneigement toujours plus incertain et posant la question de l’indispensable transition des territoires alpins vers une économie moins centrée sur le ski. Et le gigantisme des Jeux d’hiver à Sotchi en 2014 (36 milliards d’euros d’investissements), PyeongChang en 2018 et Pékin en 2022 (100 % de neige de culture) n’a échappé à personne dans