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Justice

Violences conjugales : le champion olympique d’équitation Kevin Staut relaxé, son ex-compagne condamnée fait appel

Le numéro un français de saut d’obstacles doré aux JO de Rio et la cavalière internationale norvégienne Marie Valdar Longem s’accusaient mutuellement de violences. Une décision rendue ce jeudi 22 février donne raison au premier cité.
Kevin Staut saute à cheval durant un concours, le 23 mai 2019. (Matteo Ciambelli/NurPhoto via AFP)
publié le 22 février 2024 à 21h41

A cinq mois des Jeux, Kevin Staut peut officiellement se remettre en selle et entrevoir Versailles, où se dérouleront les épreuves olympiques d’équitation. Celui qui fut médaille d’or de saut d’obstacles à Rio en 2016 vient d’être relaxé ce jeudi 22 février, tandis que son ex-compagne, la cavalière internationale norvégienne Marie Valdar Longem, a été condamnée dans un procès à Lisieux où tous deux s’accusaient mutuellement de violences, a-t-on appris auprès de leurs avocats respectifs.

Durant l’audience, le 18 janvier, les débats avaient tourné autour d’une dispute dans une chambre d’hôtel de Bordeaux en marge d’un concours, dans la nuit du 2 au 3 février 2023, Marie Valdar Longem ayant déverrouillé le téléphone de son compagnon pour lire ses messages par jalousie, et lui souhaitant le récupérer.

Marie Valdar Longem, 32 ans, accusait Kevin Staut de lui avoir alors porté un coup de tête au visage pour récupérer son téléphone, provoquant un saignement de nez et une perte de connaissance. Thèse démentie par Kevin Staut, 43 ans, qui accusait en retour la jeune femme de s’être assise sur un genou qu’elle savait douloureux, aggravant sa blessure, et de s’être elle-même blessée au visage en souhaitant se relever alors qu’il la maintenait au sol.

Le tribunal correctionnel de Lisieux a donc tranché en faveur du Français, alors que la cavalière norvégienne a été condamnée à 1 500 euros d’amende, relate Me Fanny Colin, l’avocate de Kevin Staut. Une peine «supérieure» à celle qui avait été requise, souligne Me Colin.

«Stupeur»

A l’issue de l’audience, le ministère public avait réclamé six mois de stage de sensibilisation aux violences sexistes pour les deux plaignants et prévenus. «Le légitime combat pour la protection des femmes victimes de violences ne doit pas oblitérer celles que certaines peuvent commettre. L’innocence de Kevin Staut est ici reconnue et son honneur rétabli», ajoute Me Colin.

Du côté de la défense de Marie Valdar Longem, menée par Me Antonin Lévy, on a fait part de la «stupeur et totale incompréhension» de la cavalière face à la décision du tribunal, «malgré les nombreux éléments apportés […] qui ont mis en évidence les contradictions».

La cavalière norvégienne a décidé de faire appel. «La déception n’altère pas la détermination de la femme dans son combat pour la protection des autres femmes, assure son conseil, ni celle de la championne à quelques mois des JO de Paris 2024.»