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Justice

Voyage d’Anne Hidalgo en Polynésie : la mairie de Paris perquisitionnée

JO Paris 2024dossier
Des perquisitions sont en cours à la mairie de Paris ce mardi 5 mars, dans le cadre d’une enquête du Parquet national financier sur les conditions du voyage controversé de l’élue socialiste, en octobre 2023, à Tahiti.
Anne Hidalgo à Paris, le 6 février 2020. (Denis Allard/Libération)
publié le 5 mars 2024 à 15h23
(mis à jour le 5 mars 2024 à 16h01)

Nouveau rebondissement dans l’affaire du déplacement d’Anne Hidalgo à Tahiti. Des perquisitions sont en cours depuis ce mardi 5 mars au matin dans les locaux de la mairie de Paris et ses annexes, dans le cadre d’investigations du Parquet national financier (PNF), a fait savoir une source judiciaire, confirmant une information du Monde. Ces opérations, menées par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique de la police judiciaire parisienne, s’inscrivent dans le cadre d’une enquête préliminaire sur les conditions du déplacement controversé de la maire de Paris dans le Pacifique à l’automne.

Dans un communiqué, la ville de Paris affirme avoir «d’ores et déjà produit volontairement les justificatifs relatifs au déplacement d’une délégation Ville en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie». Et de confirmer la «remise volontaire par la Ville des documents complémentaires sollicités». Selon la mairie, la commission de déontologie de la ville de Paris, saisie par Anne Hidalgo le 10 novembre, a établi que ce déplacement était «régulier sur le plan déontologique», assure le communiqué, qui précise que la maire «est sereine et confiante quant à l’issue de ces investigations».

De fait, selon cette commission de déontologie, «la Ville de Paris n’a pas financé sur des fonds publics l’activité personnelle et privée de la maire de Paris et n’a pas subi de préjudice». Le voyage a été chiffré à 59 500 euros par Paris pour la maire et les cinq collaborateurs qui l’ont accompagnée. L’enquête pour «prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics» a été ouverte par le Parquet national financier à la suite d’une plainte contre X déposée mi-novembre 2023 par l’association AC !! Anti-Corruption et de «plusieurs signalements d’élus du Conseil de Paris ou de la région Ile-de-France».

Vacances en famille

L’affaire concerne un déplacement de trois semaines effectué par la maire de Paris en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti du 16 octobre au 5 novembre 2023. Officiellement, le séjour visait à approfondir les relations culturelles avec ces territoires et permettre à Anne Hidalgo de visiter le site de surf tahitien de Teahupoo dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Mais le voyage a suscité de vives critiques et soulevé des interrogations sur un possible mélange entre argent public et affaires privées puisque Anne Hidalgo a prolongé son séjour de quinze jours pour profiter de vacances privées avec sa famille. Selon le collectif anti-corruption, «soit le voyage était officiel, et donc devait être pris en charge par la Ville, soit il était privé et devait l’être à titre personnel». La maire socialiste s’est vivement défendue et a annoncé dans la foulée son souhait de rendre publics à l’avenir les déplacements professionnels des élus.