Menu
Libération
Violences sportives

La plateforme Signal-Sports enregistre «cinq à six signalements» de violence par jour

Violences sexuellesdossier
Le ministre des Sports et de la Jeunesse Gil Avérous a communiqué ces chiffres mardi 12 novembre en marge de la convention nationale de prévention des violences dans le sport.
Le ministre des Sports Gil Averous à Lens, le 26 octobre. (Matthieu Mirville/DPPI. AFP)
publié le 13 novembre 2024 à 12h28

Créée en décembre 2019 pour recueillir et traiter les témoignages des violences dans le sport, la plateforme Signal-Sports recense en ce moment «cinq à six signalements par jour», selon les annonces du ministre des Sports et de la Jeunesse Gil Avérous mardi 12 novembre. «Désormais, les victimes qui n’osaient pas parler, parce qu’on leur faisait croire que c’était indicible, franchissent le pas», a-t-il constaté lors de la convention nationale de prévention des violences dans le sport, qui s’est tenue dans la Maison du sport français à Paris.

Auparavant, la cellule Signal-Sports était uniquement dédiée aux violences sexistes et sexuelles (VSS). Désormais, elle recueille aussi les cas de violences psychologiques, morales et psychiques. Ainsi, 66 % de ces signalements concernent des VSS, contre 85 % l’année dernière.

La majorité des personnes mises en cause sont des hommes (89,5 %), dont une grande partie d’éducateurs sportifs (81 %). De l’autre côté, plus de 70 % des victimes sont de sexe féminin et 71 % étaient mineures au moment des faits. Un tiers des victimes ont même moins de 15 ans (33 %). La plateforme Signal-Sports a ainsi officialisé un partenariat avec l’office mineur de la direction nationale de la police judiciaire.

93 cas de poursuites judiciaires

Au total, plus de 1 500 enquêtes administratives ont été lancées depuis la création de la cellule. Rien qu’en 2024, 392 affaires ont été recensées et près de 400 personnes ont été mises en cause. Dans le détail, 93 de ces cas ont fait l’objet de poursuites judiciaires, soit en étant transmis au parquet, soit par dépôt de plainte. «Les choses ont quand même pas mal évolué, ce qui ne veut pas dire que tout s’est arrêté […]. Je crois que la meilleure manière d’y mettre fin est de repérer celles et ceux qui sont individuellement à l’origine», a ajouté Gil Avérous.

Depuis 2021, les éducateurs sportifs bénévoles sont par ailleurs soumis à un contrôle d’honorabilité, qui permet de vérifier les antécédents judiciaires. Ce dispositif a même été étendu aux juges, arbitres, surveillants de baignades et intervenants auprès des mineurs. «Le contrôle d’honorabilité bat son plein. Depuis le début de cette année on compte 2,8 millions de contrôles… Donc je pense que ça va rapidement porter ses fruits», a conclu le ministre.