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L’Agence française de lutte contre le dopage dans la seringue de la Cour des comptes

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Le gendarme de l’utilisation de l’argent public s’étonne du montant des salaires versés aux dirigeants de l’organisme indépendant et questionne l’efficacité de son laboratoire dans sa traque de la performance médicalement assistée.
Un contrôle antidopage en 2008. (Tim De Waele/Getty Images)
publié le 16 juin 2021 à 12h05

Les salaires des dirigeants gonflés comme des biceps de culturistes testostéronés, des dysfonctionnements qui sapent son efficacité… L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) est sévèrement taclée par un rapport préliminaire de la Cour des comptes, intitulé «Les comptes et la gestion de l’AFLD de 2014 à 2020» que Libération a pu consulter. Un nouveau coup de canif contre cette institution indépendante, déjà épinglée par l’Agence mondiale antidopage (AMA) en 2018 sur sa politique générale de détection. Et par Libération en 2019, qui avait révélé le manque de collaboration, voire la rivalité, entre le département des contrôles de l’AFLD et l’Office de la gendarmerie nationale qui s’occupe notamment du dopage (l’Oclaesp). Le rapport en question a fait l’objet d’un référé du premier président de la cour, Pierre Moscovici, non pas à un ministre, comme le veut la tradition, mais au premier d’entre eux, Jean Castex : «L’audit a été réalisé en vue des JO de Paris 2024 qui sont considérés comme stratégiques pour notre pays. Ceci justifie la procédure en référé auprès du Premier ministre», dit-on rue Cambon. La réponse, le 14 juin, a été rendue publique ce mercredi. Elle se borne à des recommandations techniques. Avec un conseil stratégique : «Le développement du chiffre d’affaires du laboratoire est un enjeu