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Justice

Le «procès du siècle» opposant Manchester City à la Premier League s’ouvre ce lundi

Sous le coup de 115 chefs d’accusations, le club anglais sous pavillon émirati est accusé d’avoir contourné les règles du fair-play financier entre 2009 et 2018. Les «Citizens» risquent de lourdes sanctions, pouvant aller jusqu’à une exclusion du championnat anglais.
L'intérieur de l'Etihad Stadium, à Manchester, samedi 14 septembre 2024. (Nick Potts/Icon Sport)
publié le 16 septembre 2024 à 9h34

Habitué aux chocs sur le rectangle vert, voilà Manchester City engagé dans un autre grand face-à-face, judiciaire cette fois et contre la Premier League. L’ogre du championnat d’Angleterre et géant d’Europe doit répondre à partir de ce lundi 16 septembre d’accusations de malversations financières apparues après l’arrivée du propriétaire émirati en 2008, dans ce que la presse britannique qualifie de «procès du siècle». «Je suis heureux que cela commence lundi», a commenté vendredi Pep Guardiola, l’entraîneur multititré du mastodonte anglais. Avant d’ironiser : «Je sais qu’il y aura d’autres rumeurs, de nouveaux spécialistes concernant les sanctions.»

La Premier League, organisatrice du championnat le plus suivi au monde, estime que Manchester City a sciemment contourné les règles financières imposées entre 2009 et 2018 pour doper ses ambitions sportives. Durant cet intervalle, les «Citizens» ont remporté trois fois le championnat. Ils ont récolté de multiples titres par la suite, en Angleterre et en Europe, notamment la Ligue des champions en 2023.

Après avoir monté son dossier d’accusation, la Premier League a renvoyé en février 2023 le club du nord de l’Angleterre devant une commission indépendante. Celle-ci a épluché ce millefeuille avant de pouvoir débuter l’audition des deux camps, lundi à huis clos, dans un lieu inconnu.

Au total, 115 chefs d’accusations pèsent sur le club mancunien : 80 infractions financières (période 2009-2018) et 35 supplémentaires pour un manque supposé de coopération dans l’enquête. Concrètement, Manchester City est accusé d’avoir contourné les règlements financiers de la ligue anglaise dans la foulée de son rachat en 2008 par le consortium Abu Dhabi United Group (ADUG), propriété du Cheick Mansour.

Huis clos

La holding est notamment soupçonnée d’avoir investi massivement, au-delà des limites imposées, en faisant transiter dans le secret son argent via Etihad, la compagnie aérienne émiratie partenaire du club (sponsor maillot et naming du stade). Elle aurait également versé des compléments de salaires non déclarés à Roberto Mancini, un des anciens entraîneurs, et à certains joueurs. Manchester City doit par ailleurs répondre des violations présumées du fair-play financier de l’UEFA (période 2013-2018) et de la Premier League (2015-2018).

La bataille d’avocats devrait durer dix semaines et le verdict être rendu en janvier ou février au plus tôt. Il n’y a pourtant aucun juge, ni juré, mais plutôt le huis clos d’une commission indépendante censée recueillir la parole des deux camps pendant plusieurs semaines, avant de rendre sa décision début 2025, selon les estimations les plus optimistes. Les sanctions, s’il y en a, peuvent aller jusqu’à un retrait de points, voire une exclusion du championnat d’Angleterre, dont City a remporté six des sept dernières éditions. La possibilité d’un appel, de la part du club ou de la Premier League, peut repousser l’épilogue à plusieurs semaines, voire plusieurs mois.