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Libération
Reportage

LeBron James, Albert II et les bateaux de course électriques : avec l’E1 Series, l’Arabie Saoudite marche sur l’eau

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Fin juillet, «Libé» assistait à Monaco à la deuxième édition de la course de bolides nautiques futuristes. Derrière le casting de stars et les beaux discours sur l’écologie et l’égalité des genres, la compétition est surtout l’occasion pour la pétromonarchie d’imposer sa nouvelle façade.
Lors du championnat du monde de bateaux électriques, à Monaco le 19 juillet. (Cyril Dodergny/Nice Matin. Bestimage)
par Mathilde Roche, envoyée spéciale à Monaco
publié le 18 août 2025 à 15h26

Un vaisseau tout droit sorti de Star Wars fait des drifts au ras de l’eau dans la baie de Monaco. Il est poursuivi. Derrière lui, quatre fusées au profil racé, carapaces en carbone, foncent au-dessus de la mer dans un… silence quasi complet. Malgré des pointes de vitesse à près de 100 km/h, seul le bruit des éclaboussures à la surface se fait entendre. Pour peu, bien sûr, que l’on arrive à ignorer les hurlements des commentateurs sportifs dans les haut-parleurs – s’il y a un trait commun à toutes les compétitions du monde, c’est bien la folie qui s’empare des voix du direct à l’approche de la ligne d’arrivée. La «Team Drogba» emporte la manche. Oui, comme Didier Drogba, l’international ivoirien retraité, buteur emblématique de Chelsea. La déception est totale parmi les fans de LeBron James. Oui, le basketteur américain ! Ce n’est ni un rêve étrange ni un kamoulox : c’est la seconde saison des championnats du monde d’E1, une compétition de bateaux de course entièrement électriques.

La principauté, habituée aux vrombissements des moteurs de Formule 1, accueillait son équivalent maritime et futuriste fin juillet. Mais quand le Grand Prix de Monaco vibre aussi par les acclamations d’un public enivré – ses 200 000 visiteurs quintuplent temporairement la population chaque année – l’E1 Series ne déplace pas (encore ?) les foules. Devant le Yacht Club de Monaco investi pour deux jours, le quai Louis II est pourtant noir de monde, mais l’effervescence est en trompe-l’œil. Entre