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Les jeunes et le foot : «Je jette un œil quand il y a une action»

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Sollicitations simultanées des autres écrans, coût des abonnements… Un nombre croissant de 16-24 ans se désintéressent des compétitions.
Un supporteur regarde sur un écran géant, à Montpellier, le match France-Afrique du Sud lors de la Coupe du monde 2010. (Pascal Guyot/AFP)
publié le 5 février 2021 à 22h00

La faiblesse des traditions, c’est de croire qu’elles sont immuables. Puisque le foot est hégémonique depuis plusieurs décennies chez les jeunes, en particulier chez les garçons, pourquoi cela changerait-il ? L’Association européenne des clubs (ECA), qui regroupe les armadas les plus puissantes et riches du Vieux Continent, a pourtant détonné en août avec une étude réalisée dans sept pays : seuls 28 % des 16-24 ans se disent fans de foot quand 40 % n’ont aucun intérêt dans ce sport, voire le détestent. Des chiffres opposés à la moyenne de toutes les classes d’âge (38 % de fans et 28 % de rejet). Le président de l’ECA (et par ailleurs de la Juventus Turin), Andrea Agnelli, a lui-même expliqué fin janvier être touché au cœur : «J’ai cinq enfants d’âges différents et je regarde leurs comportements. Ils n’ont pas la patience de rester quatre-vingt-dix minutes devant un match. On doit s’adapter aux habitudes des futurs supporteurs.»

Parmi les ennemis, la multiplication des écrans et la déconcentration qu’elle implique. «Je me souviens de pas mal de soirées, ça me gonflait vraiment, explique Loris, 24 ans. Je commençais le match puis j’allais jouer aux jeux vidéo, discuter sur MSN. Après, j’aime bien regarder les belles actions mais pas un match en entier.» Un format que rejette aussi Brian, 18 ans, fan de l’OM dans le sillage de son