Et si la lutte antidopage française s’apparentait à une cellule de renseignement de la série du Bureau des légendes ? C’est ce que révèle Jean-Pierre Verdy, le fondateur et directeur du département des contrôles de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) depuis sa création en 2006 jusqu’en 2015, dans un livre riche en anecdotes paru le 7 avril (1). Investi dans la lutte antidopage depuis les années 90, Jean-Pierre Verdy raconte les dessous d’une traque, celle des sportifs dopés, amateurs ou professionnels, à travers le quotidien mouvementé de l’agence. Et nous plonge dans les techniques toujours plus sophistiquées des tricheurs, l’anormale protection dont certains jouissent et les enjeux financiers autour de ces trafics… Attention, prêt ? Contrôle antidopage !
Vous commencez votre livre avec la mort mystérieuse d’un jeune cycliste de 21 ans, Sébastien Roussel, lors du Grand Prix de Montereau en 1998. Après avoir analysé son sang, vous constatez que le dopage aux corticoïdes était probablement la raison de sa mort. La mise en danger des sportifs était-elle monnaie courante à l’époque ?
C’était monnaie courante et ça l’est toujours aujourd’hui. C’est un réel problème de santé publique. En particulier chez les amateurs qui utilisent des produits lourds, comme des amateurs justement. Les sportifs professionnels ont des protocoles plus évolués ainsi qu’un suivi qui permettent de préserver leur santé a minima.
Vous dites qu’à cette période,