Noyée dans la foule de dossards, elle se démarque des visages fermés par la concentration. Autour de ses yeux, des paillettes dorées et, dans ses cheveux, des rubans violets. Le coup de pétard retentit et l’armée de coureurs s’élance. Le parfum des fleurs, l’air frais sur les joues, les foulées dans la boue : Anaïs Quemener est accro à ces sensations. A Tours, en 2016, son envie de courir lui fait fendre la ligne d’arrivée en vainqueure désorientée. Elle tient sa revanche : un an après le début de sa chimiothérapie pour un cancer du sein agressif et deux mois après une mastectomie, elle est sacrée championne de France de marathon. Après avoir réédité l’exploit en 2022, Anaïs Quemener se met à rêver des Jeux de Paris et se lance dans une série de marathons en Europe, à la recherche d’une qualification olympique. Mais dimanche finalement, elle ne s’alignera pas pour le marathon de Paris : elle a réorienté sa préparation sur des distances plus courtes et vise désormais les championnats de France de 10 000 mètres sur piste, en mai.
Le destin d’Anaïs Quemener est celui d’une survivante qui a refusé d’abandonner sa passion malgré la maladie. En août 2015, elle découvre que la boule qu’elle sent grossir dans son sein n’est pas un kyste bénin, contrairement à c