«Je n’en peux plus. Il hante ma vie», nous écrit un ami. «Mes enfants ne parlent plus que de ça», textote un autre. «Il», c’est Cédric Doumbé, l’ubiquiste cogneur rigolard, la petite trentaine, qui, en quelques mois, une poignée de combats et des dizaines de vidéos léchées, s’est imposé dans l’octogone et sur les réseaux (qui n’ont ici de sociaux que le nom) comme la tête de proue du MMA français, après une décennie de règne dans l’inframonde du kickboxing. «Ça», c’est son combat, ce jeudi soir, face à une étoile montante de la baston en mitaines. Un certain Baysangur Chamsoudinov, 22 ans. Alias «Baki», blaze piqué à un personnage de manga. Et qui signifierait, grosso modo, «le fils de l’ogre».
Fin septembre, au Zénith de Paris, neuf petites secondes après le gong, Doumbé couchait d’un crochet le pauvre Jordan Zebo sous les yeux d’un Kylian Mbappé bouche bée et les harangues sanguinaires («Jordan, t’es mort !») d’une foule dont il avait titillé les bas instincts pendant des semaines, à coups de happenings filmés de plus en plus échevelés. Avant même de monter sur le ring grillagé, Zebo était déjà passé de l’anonymat à l’opprobre. Au final, le combat en lui-même tenait plus d’une scène à la Jurassic Park (une cage, une chèvre, un vélociraptor) que de l’événement sportif. Les jours suivants, Doumbé accédait à une forme de célébrité inouïe pour un représentant d’une pratique – le MMA – longtemps pestiférée, enchaînant les plateaux