Quelques nageurs matinaux ont bravé la brume hivernale pour se rendre à la piscine Georges-Hermant, dans le XIXe arrondissement de Paris, ce samedi de février. Il n’est pas encore 10 heures lorsque, les mines endormies, le groupe de natation artistique du Paris aquatique se retrouve pour son entraînement hebdomadaire. Un duo masculin, un duo mixte et deux solos homme sont au programme des répétitions. Aux quatre coins du bassin, nageuses et nageurs s’échauffent et révisent leurs chorégraphies en silence, avant de se mettre à l’eau pour effectuer quelques longueurs. Christian Bordeleau, 68 ans, répète ces mouvements depuis 1999, année de l’ouverture de la section masculine du club amateur. «A l’époque, c’était une première ! On était sur un terrain complètement vierge», se souvient ce pionnier.
«Un sport très physique et endurant, au-delà du côté artistique»
L’idée a émergé après les Gay Games d’Amsterdam en 1998, où un show artistique avait été suggéré pour clôturer l’édition. «C’était folklo, mais on a adoré», sourit le comédien de métier, qui pratiquait la natation course avant de plonger dans la synchro, à 45 ans. Ensuite, il a fallu batailler pour obtenir des certificats, investir les compétitions et «se faire une place dans un monde où nous n’étions pas invités». Le Québécois cumule désormais les médailles dans sa catégorie d’âge che