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NBA : Denver sacré champion pour la première fois, Jokic au firmament du jeu

Emmenés par leur talentueux pivot serbe, les Nuggets se sont imposés lundi 12 juin au soir face au Heat de Miami dans le cinquième match de la série (4-1) des finales de la ligue de basket américaine.
Nicolas Jokic au centre des célébrations lundi 12 juin au soir à Denver. (Matthew Stockman/Getty Images.AFP)
publié le 13 juin 2023 à 8h00

Denver sur le toit de la NBA. Tractés par le monumental Nikola Jokic, logiquement désigné MVP de la finale, les Nuggets ont décroché le premier titre de champions de leur histoire, en arrachant la victoire décisive (94-89) aux dépens du Heat, lundi 12 juin au soir.

Incontestable Jokic

«C’est bien. Le travail est fait et nous pouvons rentrer à la maison maintenant», a lâché la star serbe avec ce détachement qui lui est propre, même dans le plus grand moment de sa carrière. «Miami est une grande équipe, courageuse, extraordinaire, que je respecte beaucoup. C’était un effort incroyable de la part de notre équipe. C’était un match moche. Nous n’avons pas réussi à marquer beaucoup de tirs, mais à la fin, nous avons compris comment défendre», a ensuite analysé Jokic.

Ce cinquième match fut compliqué à domicile, pour Denver, terriblement maladroit, gêné par la défense de Miami et, probablement, les mains un peu tremblantes à l’heure de conclure la série de matchs qu’ils menaient 3-1.

«C’est probablement notre match défensif le plus accompli de la saison, et ça n’a pas suffi», a d’ailleurs soufflé l’entraîneur floridien Erik Spoelstra, qui a aussi vu son leader Jimmy Butler enfiler sa cape de super-héros dans le dernier quart-temps, en inscrivant 13 de ses 21 points en trois minutes. Mais il a fini par craquer, avec une mauvaise passe et un tir manqué dans les ultimes secondes.

Et tout Denver d’exulter enfin, mais pas Jokic, d’abord parti serrer la main des perdants et impassible au moment de recevoir son trophée de MVP avec sa fille dans les bras, pendant que ses deux frères aînés étaient, eux, submergés aux larmes. Le Serbe a encore été géant, dans ce match le moins abouti de son équipe (28 pts, 16 rebonds), la menant à un sacre mérité, pour sa première finale en 47 saisons de présence dans la ligue. Ultra-dominant, doté d’un QI basket exceptionnel, altruiste au possible, il a étincelé tout du long de cette finale. Déjà élu double MVP de la saison régulière en 2021 et 2022, il ne peut désormais se voir contester le statut officieux de meilleur joueur de la planète.

Cette victoire finale des Nuggets, prenant la suite des Golden State Warriors champions en 2022, vient couronner une saison quasi-parfaite, bouclée à la première place de la conférence Ouest, préalable à des play-offs où leur domination fut incontestable.

La continuité récompensée

Il vient aussi récompenser le pari de la continuité fait par le propriétaire de la franchise Stan Kroenke, adepte de la patience dans un monde d’urgence, et déjà champion en NFL avec les Los Angeles Rams et en NHL avec le Colorado Avalanche. «J’ai des nouvelles pour tout le monde. Nous ne nous contentons pas d’un titre ! Nous en voulons plus !», a hurlé l’entraîneur Michael Malone, enfin récompensé pour son travail acharné depuis huit ans.

«Nous gagnons pour le coéquipier qui est à nos côtés. C’est pourquoi ce succès signifie tant. Nous croyons en chacun d’entre nous», a souligné Jokic, incarnation s’il en est de la philosophie instaurée par son coach voulant que le collectif l’emporte sur l’individu.

Dans ce match où le Heat a d’abord montré les crocs et longtemps poussé les Nuggets dans leurs retranchements, il fallait avoir la foi en l’autre pour forcer le destin. Car hormis Michael Porter Jr (16 pts, 14 rbds), la gamberge a gagné Jamal Murray (14 pts, 8 passes) et Aaron Gordon (4 pts), pourtant si forts dans cette finale.

Preuve que même quand pas grand-chose n’allait, les Nuggets étaient tout simplement trop forts pour le Heat, arrivé au forceps jusqu’en finale, après être passé ric-rac par les barrages. Successivement, Miami a déjoué les pronostics, écartant les Bucks de Giannis Antetokounmpo, les Knicks renaissants et les Celtics finalistes l’an passé.

Mais la montagne sise au pied des Rocheuses, surnommé «Mile High City» pour ses 1 609 m d’altitude, était trop haute pour les Floridiens, qui rêvaient aussi d’écrire l’histoire, en devenant la première équipe tête de série N°8 à parvenir à la victoire. Au lieu de quoi, sacrés en 2006, 2012 et 2013, ils déplorent un quatrième échec en sept finales après 2011, 2014 et 2020.