Bientôt la fin du suspense. Le prodige français du basket, Victor Wembanyama, 19 ans, saura dans quelques heures dans quelle équipe il entamera vraisemblablement sa carrière en NBA. Dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 mai se tiendra, depuis Chicago, la très attendue loterie de la draft qui déterminera l’heureuse franchise vouée à le choisir en premier, le 22 juin prochain.

Instaurée en 1985 par la NBA, celle-ci détermine les équipes, parmi les 14 plus mauvaises de la saison, qui choisiront en premier, deuxième et troisième, le joueur de leur choix dans le lot des meilleurs «prospects». Cette saison, les trois franchises ayant le plus de chance d’être tirées au sort comme premier choix sont les Detroit Pistons, les Houston Rockets et les San Antonio Spurs.

Mais «Wemby» ne connaîtra officiellement sa destination que dans cinq semaines, lors de la draft NBA, la grand-messe annuelle organisée Brooklyn, au cours de laquelle les 60 meilleurs «prospects» (espoirs), issus des universités américaines, de la G-League (ligue mineure, antichambre de la NBA) et des championnats étrangers, seront sélectionnés un à un, sur deux tours, par les trente équipes du championnat nord-américain.

Ce soir-là, sauf énorme surprise, son nom sera prononcé en premier par le commissaire de la ligue Adam Silver, qui dévoilera ainsi le choix de la franchise ayant gagné le droit de sélectionner en premier. Car quelle qu’elle soit, celle-ci ne devrait pas jeter son dévolu sur un autre joueur que le Français. Cette saison, certaines équipes ont même été tentées de «tanker» - ne pas se montrer le plus compétitif possible pour enchaîner les défaites - afin de se donner plus de chances de récupérer le Frenchy. Car dans le sport américain, les pires équipes de chaque saison sont celles qui récupèrent les meilleurs jeunes joueurs pour la suivante.

Wembanyama, 19 ans ne s’attend évidemment pas à un autre scénario que celui d’être sélectionné en premier à la draft. Chose qui n’est jamais arrivée à un Français, le plus haut drafté ayant été Killian Hayes, en 7e position par les Detroit Pistons en 2020, quand Tony Parker, le plus glorieux de tous avec ses quatre bagues de champion, avait été choisi en 28e position par les San Antonio Spurs en 2001.

Il faut dire que depuis de longs mois, le natuf du Chesnay, dans les Yvelines, est LE favori pour être numéro 1 aux yeux des nombreux observateurs, des recruteurs des franchises et même des joueurs anciens ou actuels de la NBA. Tout le monde souligne sa mobilité, sa technique et son agilité malgré sa grande taille (2,21 m, 2,43 m d’envergure). Bref, un talent comme on n’en voit qu’un par génération, LeBron James himself allant même jusqu’à le qualifier d’«extraterrestre». Un tel engouement pour un jeune espoir n’avait plus été vu depuis 2003, année ou «King James» avait été drafté par les Cleveland Cavaliers.

Comme son illustre aîné, les moindres faits et gestes du Français sont épiés et analysés par les médias américains. Wembanyama a d’ailleurs eu droit à une tournée américaine promotionnelle bien avant l’heure, en octobre, près de Las Vegas pour donner un aperçu de son talent et de son assurance outre-Atlantique. La NBA a ensuite décidé de diffuser sur son site ses matches disputés avec Boulogne-Levallois. Du jamais vu pour un étranger.

Si tout le monde se demande quelle serait l’équipe idéale pour conquérir la NBA, Wembanyama ne s’en préoccupe pas, tout à sa confiance : «un joueur destiné à devenir un grand joueur, peu importe l’endroit où il tombe, ce sera le bon. C’est pour ça que je ne m’inquiète pas du tout. Ce sera un bon endroit».