La première Fête du sport a lieu ce dimanche 14 septembre et veut instaurer un rendez-vous joyeux et populaire, malgré un contexte plombé par la crainte de coupes budgétaires supplémentaires. 5 000 animations, démonstrations, rencontres avec des athlètes et autres initiations gratuites sont proposées par 73 fédérations sportives dans toute la France. Un événement qui intervient un an jour pour jour après la grande parade des athlètes des JO de Paris 2024, sur les Champs-Elysées. C’est Emmanuel Macron qui avait proposé d’instaurer ce rendez-vous tous les ans, sur le modèle de la Fête de la musique.
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«La Fête du sport que nous célébrerons ce jour n’est pas le moindre des héritages de Jeux. Cette fête vient appuyer une ambition de long cours, faire de la France une nation sportive», a déclaré le président de la République dans un message publié sur les réseaux sociaux. Il y appelle à «faire de ce moment de partage un serment d’unité, […] dans un contexte rempli de défis pour la nation».
Plusieurs spots à Paris
Dans la capitale, la rue de Rivoli est transformée depuis 11 heures en «Boulevard du sport» sur plus de 2 kilomètres ; avec des espaces de démonstrations et de pratique pour petits et grands, en présence d’athlètes de renom comme Marie-José Pérec (athlétisme), Martin Fourcade (biathlon), Nikola Karabatic (handball) ou encore Sofiane Oumiha (boxe).
Place Vendôme, c’est une piste de padel qui a été installée, avec comme ambassadeurs Pierre Gasly (F1), ou Zinédine Zidane. Et dans la Seine, «une course de légende» doit opposer en fin de journée dans le bassin Grenelle – l’un des trois sites de baignade dans le fleuve ouverts cet été au grand public – les nageurs Alain Bernard, Charlotte Bonnet, Jordan Coelho, Maxime Grousset, Camille Lacourt, Laure Manaudou, Florent Manaudou, Malia Metella et Yohann Ndoye-Brouard. Dans leur sillage, Maxime Grousset tentera ensuite de battre son record sur 100 mètres nage libre face à… Tony Estanguet en canoë.
S’ils se disent «pleinement engagés pour la réussite» de cette Fête du sport, les Comités olympique et paralympique ont aussi dénoncé le fait que le sport, depuis les JO 2024, a «été fragilisé par les coupes budgétaires», dans une tribune publiée vendredi et signée par leurs présidentes respectives Amélie Oudéa-Castéra et Marie-Amélie Le Fur.
Budget raboté
Dans le plan de rigueur annoncé par l’ex-Premier ministre François Bayrou, les missions jeunesse et sport se voyaient rabotées de 17,6 % pour l’année 2026. L’annonce avait sidéré le monde du sport, dont le précédent budget avait déjà été bien rogné.
«On n’a pas le cœur à la fête», résumait vendredi Amélie Oudéa-Castéra, également ancienne ministre des Sports et des JO. Elle disait «espérer que dans le cadre de la nouvelle donne politique, on reviendra à plus de raison sur ce que doit être la contribution du sport» dans les coupes budgétaires pour 2026, ajoutant qu’elle «n’accepte pas qu’il y ait une trahison de l’héritage des Jeux» de Paris.
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Un appel au boycott de l’événement a d’ailleurs été lancé par le président PS du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, pour protester contre «le choix incompréhensible» du gouvernement «de réduire le budget du sport» et notamment l’exclusion des enfants de 6 à 14 ans du «pass Sport», réservé désormais aux ados.
La ministre démissionnaire des Sports, Marie Barsacq, a dit «comprendre la raison pour laquelle Stéphane Troussel lance ce boycott puisque c’est un appel à prendre conscience que le sport compte dans le pays», mais estime que «dans le contexte actuel, on a plutôt intérêt à installer ce rendez-vous annuel pour que le sport prenne sa place». «Le soutien au sport ne passe pas que par le budget du ministère des Sports», déclarait il y a quelques jours Marie Barsacq.
En début de soirée, et dans ce contexte morose, la première Fête du sport se conclura par l’ultime envol de l’année pour la vasque olympique, avant son retour le 21 juin 2026.