C’était quasi impossible, alors il l’a fait. Seuls trois hommes (deux en Grand Chelem) avaient réussi à remonter un handicap de deux sets face à Rafael Nadal. Stéfanos Tsitsipas est devenu le quatrième, ce mercredi matin en quart de finale de l’Open d’Australie. C’est un véritable exploit tant l’Espagnol, tout aussi cool dans la vie qu’il est teigne sur le court, a montré tout au long de sa carrière qu’il était de la race des pitbulls : quand il tient une proie, il l’achève. Et ce mercredi matin, il tenait le Grec au collet d’une emprise que l’on pensait fatale après les deux premiers sets rondement menés : 6-3, 6-2.
Melbourne réussit au Grec
Tsitsipas, qui avait subi impuissant les assauts de Nadal jusque-là, décide alors d’avancer d’un mètre vers sa ligne de fond. Il court moins, se fatigue moins, il prend la balle plus tôt, frappe plus fort, sert mieux, met la pression sur Nadal. Un tie-break cata (smash et coups droits ratés) de Nadal, et Tsitsipas gagne le troisième set. Le match a basculé. Le Grec empoche le quatrième set grâce à un break offert par son adversaire (6-4).
On ne fera pas l’injure à Tsitsipas d’expliquer sa victoire par une blessure au dos de l’Espagnol, qui la traînait depuis le début du tournoi. Nadal n’avait jusque-là pas lâché un seul set. Dans les deux derniers sets, le Grec a tout simplement dominé le n° 2 mondial, tennistiquement et physiquement. Même si les deux hommes se marquent au short jusqu’à 5-5 dans la cinquième manche, Nadal doit batailler sur chacun de ses jeux de service, contrairement à son adversaire qui breake blanc, pour mener 6-5, service à suivre.
Instincts de carnassier
Si le bras droit de Tsitsipas tremble un peu au moment de finir, le gauche de Nadal part en vrille quand, semblant totalement paumé sur le court, il vendange incompréhensiblement une volée de coups droits. Le Grec conclut sur sa troisième balle de match d’un modèle de revers long de ligne.
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L’été austral donne des instincts de carnassier à Tsitsipas. Il y a deux ans, il s’était révélé au grand public en essorant Federer en huitième de finale à Melbourne. En demi, il rencontrera le Russe Daniil Medvedev, l’invincible de la fin de saison dernière et du début de la présente, qui reste sur dix-neuf victoires d’affilée. L’autre demie opposera Djokovic à la sensation Karatsev. Au vu de ce que les deux hommes ont montré depuis le début du tournoi – le Serbe besogneux, Karatsev sur un nuage – il devrait y avoir match. A la veille des demi-finales à Melbourne, on ne peut être sûr que d’une chose : Roger Federer, absent à Melbourne, restera codétenteur avec Nadal du nombre de victoires, 20, en tournois du Grand Chelem.