En mars 2022, Nicolas Ferrand a pensé que c’était foutu. Pendant un mois, le patron de la Solideo, l’établissement public chargé de livrer les ouvrages olympiques, a cru qu’il ne tiendrait pas les délais : après le Covid et le lockdown chinois, l’attaque de la Russie contre l’Ukraine faisait flamber les prix des matières premières et menaçait de faire de nouveau dérailler les chaînes d’approvisionnement et le budget. Décembre 2023 : à douze jours de basculer dans l’année olympique et à sept mois de la cérémonie d’ouverture du 26 juillet, le haut fonctionnaire de 51 ans a convoqué la presse une dernière fois pour faire le point sur les chantiers. Avec un message : ils seront prêts à 84 %. Et Ferrand, tout polytechnicien qu’il est, a du mal à cacher son émotion. «L’année dernière, on avait dit un hiver, un printemps, un été, un automne et on y sera. Et on y est.»
Soixante-huit ouvrages – dont un nouveau quartier, à cheval sur trois communes de Seine-Saint-Denis, où vivront et travailleront 12 000 personnes à compter de la mi-2025.