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«Quand on dit non, ça ne veut pas dire oui» : l’athlète Alexa Lemitre dénonce des agressions sexuelles

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La championne de demi-fond a affirmé lundi avoir été victime de violences sexuelles de la part d’un «entraîneur» dont elle ne mentionne pas le nom.
Alexa Lemitre à Munich, en août 2022. (Jean-Marie Hervio/KMSP via AFP)
publié le 21 août 2024 à 11h41

«Dans certaines situations, la plus grosse erreur que l’on puisse faire, c’est de faire confiance à la mauvaise personne.» Dans une publication Instagram mise en ligne ce lundi 19 août, la championne de demi-fond et spécialiste de 3 000 mètres steeple Alexa Lemitre dénonce des violences sexuelles dont elle affirme avoir été victime.

S’adressant à son agresseur, dont elle ne mentionne pas le nom, précisant simplement qu’il est «entraîneur», la jeune femme de 26 ans et originaire d’Albi (Tarn), assène : «NON monsieur, quand on dit non, ça ne veut pas dire oui.»

A travers ses mots, on devine des agressions répétées alors qu’Alexa Lemitre aurait plusieurs fois stipulé son non-consentement. «NON monsieur, vous n’avez pas merdé, quand on vous dit trois fois non, vous l’avez compris mais vous continuez quand même. […] Ah et NON monsieur, si vous pensiez «avoir merdé», vous n’auriez pas recommencé une deuxième fois», écrit l’athlète.

Position de vulnérabilité

Par ailleurs, Alexa Lemitre explique avoir été dans une position de vulnérabilité après avoir consommé de l’alcool, ce dont aurait profité son agresseur. «NON monsieur, quand une personne devant vous n’est plus maîtresse de ses actes, il n’y a pas de consentement», argue-t-elle, poursuivant : «NON, le fait d’avoir bu de l’alcool ne justifie pas le fait qu’il puisse arriver de telles choses.» Enfin, la jeune femme rappelle qu’il n’est «pas normal» pour un entraîneur d’avoir des relations sexuelles avec une athlète, et «d’abuser et de trahir la confiance de la relation athlète-entraîneur pour arriver à ses fins». Dans une autre publication, elle montre son soulagement à évoquer cette affaire, affirmant qu’elle n’a «plus honte». Contacté, le parquet d’Albi affirme que la sportive n’a pas porté plainte.

Ralentie par des problèmes physiques et voulant poursuivre ses études, elle a annoncé cette année qu’elle ne participerait pas aux Jeux olympiques de Paris, mettant fin à sa carrière de sportive de haut niveau. La jeune femme suit un cursus d’ingénieure à Toulouse et fera son stage de fin d’études au Québec, où elle compte se «reconstruire».

Mise à jour à 16 h 14 : avec la réponse du parquet d’Albi.