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Le portrait

Quentin Fillon Maillet, tirer le gros lot

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JO d'hiver de Pékin 2022dossier
Solide et ordonné, le biathlète, originaire du Jura, est le premier Français à décrocher cinq médailles aux Jeux d’hiver.
Quentin Fillon-Maillet, à Zhangjiakou (Chine), le 19 février. (Philippe Millereau/KMSP pour Libération)
publié le 20 février 2022 à 15h53

Les cinq médailles de sa campagne olympique sont posées sur la table basse, devant lui, à portée de main et de regards. Deux en or, trois en argent. Plus tôt, un journaliste lui a suggéré de les aligner sur une balance. Le jeu l’a amusé. Verdict : 2,75 kilos. Le poids de la gloire. Le poids de l’histoire, aussi. Avant lui, il ne s’était trouvé aucun athlète français assez vorace et fortuné pour en ramasser cinq d’un coup à une seule édition des Jeux d’hiver.

Assis dans un canapé d’un hôtel de Zhangjiakou, le dos bien droit et le sourire aux lèvres, Quentin Fillon Maillet enchaîne les interviews. La télévision chinoise le voulait. Un photographe l’attend pour lui tirer le portrait. «Ces deux dernières semaines, j’étais tendu. Là, je suis heureux, lâche-t-il. Heureux et fier. Il n’y a pas un homme plus fier que moi aujourd’hui.»

Le verbe facile, il démêle avec des gestes appliqués les fils de sa jeune existence. Entre chaque réponse, il touche ses médailles du bout des doigts, comme s’il voulait s’assurer une nouvelle fois de leur réalité. Il a aligné les deux dorées ensemble, séparées des trois en argent. Les rubans sont en bon ordre. Quentin Fillon Maillet est un garçon ordonné. «Quelqu’un de très cadré, posé et attentif aux détails», confirme Yves Perret, son attaché de presse.

Fait d’un seul bloc, Quentin Fillon Maillet. Sans face cachée. Il en convient sans chercher à s’inventer un personnage aux multiples facettes : le biathlon est toute sa vie. «Ent