Quand Charles Caudrelier atteint la Guadeloupe, le 16 novembre, et remporte la Route du rhum dans le temps ahurissant de 6 jours et 19 heures, les marins en queue de peloton longent encore les côtes espagnole ou portugaise. Ils observent avec anxiété l’aiguille du baromètre chuter, signe d’un nouveau violent coup de vent. Ils ont entre 30 et 60 ans, sont chef d’entreprise, enseignant, juge administratif, déménageur, gérant de chantier… Ils ont beaucoup bourlingué par passion et durant leurs loisirs, régatent souvent en amateur éclairé depuis des lustres, caressant l’espoir de réaliser le rêve d’une vie de marin : disputer cette fameuse Route du rhum. Si la ligne d’arrivée a officiellement fermé mercredi, six d’entre eux voguent encore vers les Antilles.
«Je vais à mon rythme»
Guy Pronier en fait partie. Lors d’une soirée arrosée, un an après la première édition (1978), encore ado, il fait le malin mais prend le pari de disputer la transat reine. Il est en bonne compagnie, avec Mike Birch et Florence Arthaud. Et va attendre plus de 40 ans pour mettre sa promesse à exécution sur Terranimo, son bateau de 17 mètres. En course, il a écumé tous les coins de Bretagne des décennies durant à bord de petits monotypes habitables, remplissant ses étagères de trophées avant de se lancer dans le grand bain. En pr