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Rugby : les personnes trans pourront participer aux compétitions officielles la saison prochaine

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La Fédération française de rugby a annoncé ce lundi que les personnes trans pourront intégrer les équipes de rugby et participer à toutes les compétitions officielles à compter de la saison prochaine.
Photo d'illustration. (Getty Images)
publié le 17 mai 2021 à 14h47

La Fédération française de rugby (FFR) est devenue ce lundi la première fédération sportive hexagonale à inclure les athlètes trans dans son règlement. L’annonce est tombée à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie : à compter de la saison prochaine, les personnes trans pourront intégrer les équipes de rugby et participer à toutes les compétitions officielles. Pour l’instance dirigeante du rugby français, «il était temps que la pratique du rugby soit en cohérence avec la vie que l’on a choisie, et non celle qui nous a été assignée».

La fédération, détaille-t-elle, s’est appuyée sur la commission fédérale Cadet (Commission antidiscriminations et égalité de traitement) «afin d’amorcer un véritable changement pour l’intégration totale et sans condition de la communauté LGBT+ dans le rugby». Les personnes trans pourront ainsi évoluer dans l’ensemble des compétitions officielles organisées par la FFR, à condition qu’elles soient reconnues administrativement.

Des restrictions pour les femmes trans

Toutefois, des critères bien précis viendront encadrer cette disposition. Les hommes trans, eux, ne seront contraints à aucune restriction. En revanche, les femmes trans «non opérées» devront attester qu’elles «suivent un traitement hormonal depuis a minima douze mois» et ne dépassant pas le seuil de 5 nanomoles /litre du taux de testostérone. Une commission étudiera également chaque cas dans un délai de deux mois «pour valider l’iniquité des gabarits dépassant la norme médiane et dans un esprit d’inclusion», selon la FFR.

En octobre, World Rugby avait recommandé que les femmes trans ne disputent pas ses compétitions élite ou internationales féminines, durant lesquelles «la taille, la force, la puissance et la vitesse sont cruciales», car «la sécurité et l’équité ne [peuvent] être assurées» aux femmes cisgenres. «En revanche, cette disposition ne doit pas empêcher les fédérations nationales de faire preuve de flexibilité dans leur application des directives dans le rugby amateur», avait ajouté la Fédération internationale de rugby.

LGBTphobie omniprésente dans le sport

La LGBTphobie dans le sport est dénoncée depuis longtemps déjà par les militantes et militants. La proposition de loi pour «démocratiser le sport en France», adoptée en mars, avait déjà déçu les associations. Dans un courrier adressé à la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, publié par Libération, les représentants de ces assos attendaient de cette proposition de loi «des dispositions législatives de lutte contre les discriminations envers les lesbiennes, les gays, les bi, les personnes trans et intersexes». Ce qui, à leurs yeux, n’avait absolument pas été fait avec cette loi.

Pourtant, l’homosexualité, la bisexualité ou la transidentité sont les cibles de préjugés ou d’agressions, comme le relevait le dernier rapport de SOS Homophobie en mai 2020. Allant même jusqu’à rendre inaccessible la pratique sportive aux personnes trans ou intersexes, comme c’était le cas jusqu’alors dans les compétitions officielles de rugby.