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Accusations de viols contre Oscar Jegou et Hugo Auradou : «Une quinzaine de blessures» sur le corps de la plaignante

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De nombreuses lésions «dans les parties intimes» et «divers hématomes» ont été constatées sur le corps de la jeune femme accusant les deux joueurs du XV de France, d’après un rapport médico-légal présenté devant le parquet de Mendoza (Argentine) et obtenu par «le Parisien».
Hugo Auradou (en gris) et Oscar Jegou (en vert) escortés par les forces de l'ordre à Mendoza, le 17 juillet 2024. (Pablo Betancourt /AFP)
publié le 21 juillet 2024 à 12h22

De nouveaux éléments dans l’affaire Jegou-Auradou, les deux rugbymen du XV de France inculpés de viol aggravé en Argentine et détenus depuis plus de deux semaines dans le pays. Selon un rapport médico-légal consécutif au dépôt de plainte de la victime présumée, présenté jeudi au parquet de Mendoza (Argentine), la plaignante souffre d’une «quinzaine de blessures» sur tout le corps, a révélé samedi 20 juillet au soir le Parisien, qui a eu accès au document.

Dans le détail, ce rapport réalisé auprès d’un médecin légiste mentionne des «lésions dans les parties intimes, de divers hématomes au menton, sur la paupière gauche, les deux jambes, les fesses, l’entrejambe, la poitrine et le thorax». Aussi, «plusieurs éraflures au niveau de l’omoplate» ont été constatées.

Une information que confirment les avocates de la mère de famille de 39 ans. Contacté par Le Parisien, Rafael Cuneo Libarona, l’avocat argentin des deux sportifs tricolores, n’a, lui, pas souhaité faire de commentaire sur ces nouvelles révélations.

La plaignante, qui a été hospitalisée à deux reprises depuis les faits présumés, notamment pour «décompensation générale», est actuellement soumise à un suivi psychologique et à un traitement médicamenteux. «Au niveau moral, c’est au jour le jour», rapporte alors son avocate, Me Natacha Romano.

Hugo Auradou, 20 ans, et Oscar Jegou, 21 ans, ont été arrêtés le 8 juillet à Buenos Aires, deux jours après le match du XV de France contre l’Argentine à Mendoza (nord-ouest) où les faits dénoncés par la plaignante de 39 ans auraient été commis. Ils ont été inculpés quatre jours plus tard de viol aggravé, car commis en réunion. Ils sont actuellement placés en détention surveillée dans une maison de Mendoza et équipés de bracelet électronique.

Jusqu’à vingt ans de prison

Les deux rugbymen affirment avoir eu «une relation sexuelle avec la jeune femme mais […] fermement nié toute forme de violence» au Diplomatic Hotel de Mendoza où logeaient joueurs et staff français, après la victoire (28-13) du XV de France face aux Argentins. Les relations sexuelles étaient «consenties», a réaffirmé leur avocat, Me Rafael Cuneo Libaronan frère du ministre de la Justice. «Elle prétend avoir été battue, les caméras [de surveillance de l’hôtel] disent qu’elle ne l’a pas été», a-t-il asséné.

Mais selon l’avocate de la plaignante de 39 ans, fille et sœur d’avocats, «il s’agirait de violence sexuelle particulièrement atroce […] avec la participation de deux personnes, avec violence, pour les deux», a déclaré Me Natacha Romano. Elle a évoqué des «violences sexuelles avec pénétration», la définition judiciaire du viol en Argentine.

En droit argentin, les violences sexuelles peuvent caractériser des faits allant de l’agression sexuelle au viol aggravé, et son passibles de vingt ans de prison.