L’affaire avait empoisonné la préparation du XV de France pour sa Coupe du monde à domicile. Début septembre, à une semaine du début du mondial de rugby, le deuxième ligne Bastien Chalureau avait rejoint l’équipe de France pour pallier le forfait de Paul Willemse. Rapidement, sur les réseaux sociaux, certains avaient fait ressortir une ligne peu glorieuse de son CV : une condamnation, en 2020 par le tribunal correction de Toulouse, pour des «faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime». Le joueur de Montpellier avait été sommé de s’expliquer, les larmes aux yeux, devant les journalistes, pendant que ses conseils rappelaient qu’il avait fait appel de la condamnation, reconnaissant les faits de violence mais pas le motif raciste.
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Ce mardi 16 janvier, Bastien Chalureau a été condamné en appel à six mois de prison avec sursis pour ces violences contre commises contre deux hommes, mais le caractère raciste de l’agression n’a finalement pas été retenu. «Bastien Chalureau n’est pas fier des violences qu’il a commises mais ce n’est pas un raciste», a déclaré à la presse son avocat, Me David Mendel, «extrêmement satisfait» de voir «que le dossier a été respecté et que Bastien Chalureau a été relaxé de cette infamante circonstance aggravante qui lui était reprochée».
Les faits qui étaient reprochés à Bastien Charlureau se seraient déroulés dans le parking Jean-Jaurès à Toulouse le 31 janvier 2020. A l’issue d’une soirée, le joueur, ivre, est impliqué dans une bagarre mêlant deux autres joueurs de rugby : Yannick Larguet et Nassim Arif. «J’ai entendu une personne qui criait : «Ça va les bougnoules ?» retrace à l’époque Yannick Larguet auprès de la Dépêche. «Je me suis retourné et j’ai aperçu un gars costaud qui traversait les allées Jean-Jaurès avec un copain.»
Yannick Larguet raconte alors avoir demandé à la personne si elle s’adressait à lui tandis que les insultes racistes pleuvaient. «J’ai voulu me retourner et il m’a décroché un coup de poing de toutes ses forces dans la mâchoire. J’ai reculé, j’étais dans le brouillard. Pendant ce temps-là, il a frappé mon copain. Il était hystérique, enragé», poursuit-il. Il explique avoir entendu les amis de son agresseur l’appeler «Chalu» et l’avoir par la suite reconnu sur le site internet du Stade toulousain. Le rugbyman de 31 ans a, lui, toujours nié avoir tenu des propos racistes et avoir lancé «Ça va les bougnoules ?», comme l’affirmaient les plaignants.
Bastien Chalureau compte sept sélections en équipe de France, dont une contre l’Uruguay durant la dernière Coupe du monde. La polémique entourant sa condamnation en première instance avaient fait réagir jusqu’à Emmanuel Macron. Le président de la République avait estimé qu’en cas de confirmation en appel du jugement, il «serait préférable» qu’il ne porte plus le maillot de l’équipe de France.
Mise à jour à 15 h 05 avec plus de contexte.