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Post-poule

Coupe du monde de rugby : avant ses «trois finales», le XV de France prêt à «tout donner»

Qualifiés en quart de finale de la compétition après avoir terminés premiers de la poule A, les hommes de Fabien Galthié ont capitalisé sur des certitudes bien ancrées, vendredi 6 octobre à Lyon, en dominant une faible Italie (60-7).
Thomas Ramos après son essai, vendredi 6 octobre près de Lyon. (SEBASTIEN BOZON/AFP)
publié le 7 octobre 2023 à 9h35

La sémiologie prêtant au lapsus des propriétés révélatrices, en voici un, du capitaine et troisième ligne de l’équipe de France, Charles Ollivon, après la victoire face à l’Italie à Lyon : «On sait ce qui va arriver dans les semaines qui viennent.» Puis un deuxième, encore plus explicite, quelques minutes plus tard, de son partenaire, l’ouvreur Matthieu Jalibert : «Ce sont maintenant trois finales qui nous attendent, un quart, une demie et une finale pour aller au bout.» Voilà, c’est dit, à mots même plus couverts : le XV de France imagine moins que jamais que l’histoire puisse s’arrêter dans sept jours, dans cette dixième Coupe du monde de rugby dont il espère si ardemment devenir le récipiendaire.

Ce que ne nie pas non plus le sélectionneur, Fabien Galthié, quand il remet en perspective la joie du moment : «Nous sommes très heureux d’avoir réussi ce match, très heureux d’avoir réussi notre phase qualificative, globalement nos quatre années et nos quarante-trois matches [sous entendu, depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe de France, ndlr]… L’important, c’est qu’à la fin on soit devant, on n’est pas là pour rendre des copies propres, on est là pour gagner.»

«Pression permanente»

Comme toujours ou presque, pourtant, le ton est posé, autant que la joie, contenue, à l’heure de l’introspection. Vendredi soir, dans un Groupama Stadium de Lyon qui, il faut bien le reconnaître, ne se faisait guère de mouron, la France n’a pas tremblé, ni même douté, un seul instant, face à l’Italie, ultime étape sur la route des phases finales. En théorie, au moins, elle aurait pu, puisque le perdant savait qu’il allait mettre illico un terme à sa participation à la Coupe du monde de rugby. Mais, la différence de niveau, criante sur le papier, ne l’a pas moins été sur le terrain. Vainqueur 60-7, avec la manière – huit essais inscrits, un adversaire constamment ou presque dépassé dans tous les secteurs, puisque soumis à «une pression permanente», selon le patron des Bleus… – la France a donc signé une quatrième victoire consécutive, qui lui permet non seulement de se qualifier, mais aussi d’envisager la suite sereinement.

Car, à la pluie d’essais marqués, s’oppose le faible nombre encaissés (quatre, depuis un mois). Un point qui n’a rien d’anodin, comme le fait observer Galthié : «Si on regarde de près toutes les équipes qui postulent pour gagner cette Coupe du monde, elles ont des défenses très hermétiques. Or, la nôtre progresse. On cherche à encaisser le moins de points possible et à subir le moins possible sans le ballon.»

A la hauteur de l’événement

On le savait depuis le tirage au sort, la poule A paraissait sans doute la plus déséquilibrée des quatre. La seule véritable inconnue était l’ordre dans lequel basculeraient la France et la Nouvelle-Zélande. En signant un sans-faute (la médiocre victoire décrochée à Lille, par une équipe de remplaçants, face à l’Uruguay, aura démontré que les «doublures» n’étaient pas à la hauteur des leaders) la France a ainsi confirmé à la fois ses capacités, avec, par-delà la blessure du capitaine Antoine Dupont, qui a phagocyté l’attention depuis deux semaines, des cadres qui se montrent à la hauteur de l’événement et de l’attente (Damian Penaud, Charles Ollivon, Grégory Alldritt, Thomas Ramos) et quelques «outsiders» qui savent saisir leur chance (de l’ouvreur Matthieu Jalibert, suppléant au forfait de Romain Ntamack, à son jeune collègue bordelais, l’ailier Louis Bielle-Biarrey qui a damé le pion à Gabin Villière).

«Aujourd’hui, nous sommes là où on voulait, prêts à continuer l’aventure, a confié Matthieu Jalibert. On se sent bien physiquement, bien dans notre jeu. Les supporteurs peuvent compter sur nous, on va tout donner.» Ça tombe bien car, les figurants dorénavant écartés de la compétition, ce sont maintenant des chocs herculéens qui vont démarrer avec, quinze jours avant qu’une équipe soulève enfin le trophée, un quart de finale pour la France, dimanche 15 octobre à Saint-Denis, que Fabien Galthié présente comme «une deuxième finale» (et donc pas la dernière, sinon il aurait dit «seconde» ), la première, de son point de vue, ayant été le match d’ouverture, face à la Nouvelle-Zélande. Très probablement contre l’Afrique du Sud, champion du monde en titre. «Maintenant, comme dit Jalibert, il n’y a plus qu’à…»