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Libération
Malédiction

Coupe du monde de rugby : et à la fin, l’Irlande se fait encore éliminer en quart

Coupe du monde de rugby 2023 en Francedossier
Au bout d’un match irrespirable, la Nouvelle-Zélande a battu, ce samedi 14 octobre, les numéros 1 mondiaux irlandais pour se qualifier en demi-finale. L’Irlande s’arrête une nouvelle fois en quart de finale d’une Coupe du monde.
Le Néo-Zélandais Richie Mo'unga s'échappe balle en main samedi 14 octobre lors du quart de finale remporté face à l'Irlande. (MIGUEL MEDINA/AFP)
publié le 14 octobre 2023 à 22h53
(mis à jour le 14 octobre 2023 à 23h51)

Foutue malédiction… Une fois encore, les rêves des Irlandais s’effondrent aux portes du dernier carré. Dans un Stade de France surchauffé, et largement acquis à sa cause, le XV du Trèfle s’est incliné ce samedi 14 octobre 24 à 28 contre la Nouvelle-Zélande dans le deuxième quart de finale de ce Mondial 2023. La bande à Sexton échoue donc une nouvelle fois à ce stade de la compétition. Une triste habitude. En neuf participations, les Irish se sont déjà cassé les dents à sept reprises sur la première étape des phases finales. Les deux autres fois, ils n’avaient pas réussi à passer les poules…

La Nouvelle-Zélande, sans doute remontée après avoir vu son Kapa O Pango – le haka des grands matchs – recouvert par les cris des supporteurs «Irish», a d’emblée fait comprendre aux Irlandais, favoris pour le sacre mondial, qu’elle est toujours l’une des meilleures nations du circuit. Les hommes de Ian Foster se montrent rapidement dangereux. Dès la 8e minute, l’ouvreur Richie Mo’unga marque les trois premiers points du match sur pénalité en conclusion d’une offensive phénoménale de trente temps de jeu. Les Irlandais, solides défensivement, sont privés de ballon. Après dix minutes, la possession des hommes en noir atteint plus de 90 %. Après 12 minutes, le XV à la fougère mène même 6-0.

Défenseurs mystifiés

L’Irlande, comme submergée par la pression du favori, bégaye son entame de match. Les All Blacks en profitent. A la 18e minute, l’ailier Leicester Fainga’anuku aplatit le ballon en terre promise après nouvelle belle action néo-zélandaise ponctuée par un sublime une-deux. 13-0. Mais le XV du Trèfle n’est pas numéro 1 mondial pour rien. Malgré plusieurs maladresses, notamment en touches, les joueurs d’Andy Farrell arrivent finalement à enclencher la seconde et réagissent par l’inévitable Bundee Aki. Le 3/4 centre vert, d’origine néo-zélandaise, mystifie la défense des Blacks en esquivant deux joueurs puis en entraînant un troisième avec lui dans l’en-but. Son cinquième essai de la compétition. De quoi égaler le record du nombre d’essais marqué par un Irlandais durant une Coupe du monde. Johnny Sexton transforme. Voilà les Irish revenus à 13-10. La rencontre se rééquilibre.

Habiles à la main, les Néo-Zélandais le sont aussi au pied. A la 33e minute, les All Blacks trouvent une touche intéressante grâce à la règle du 50-22, convertie en essai quelques secondes plus tard par le troisième ligne Ardie Savea, impressionnant gratteur-plaqueur ce soir, servi en bout de ligne. 18-10. Mais l’Irlande, tenace, parvient à recoller au score juste avant la mi-temps. Après avoir vu la Nouvelle-Zélande réduite à 14 pour 10 minutes suite à un carton jaune contre Aaron Smith pour en avant volontaire, le demi de mêlée du Trèfle Jamison Gibson-Park file marquer grâce à un gros travail de ses avants. Sexton se fait un plaisir de transformer. 18-17. Un petit point seulement sépare les deux équipes à la pause.

No more Zombie

Bien aidée par la marée verte de Saint-Denis, l’Irlande s’échine à perforer la défense Black. Mais comme en première mi-temps, les premiers à marquer sont les Néo-Zélandais. A la 53e minute, l’ouvreur Richie Mo’unga transperce la ligne irlandaise puis, après un sprint de presque cinquante mètres, sert l’ailier Will Jordan qui n’a plus qu’à faire parler sa vitesse pour aplatir. Les hommes de Ian Foster reprennent un peu d’avance. Puisque, évidemment, la gâchette Jordie Barrett transforme l’essai. 25-17. En face, Sexton tente de répondre au pied quelques instants plus tard mais rate sa pénalité. Une fois n’est pas coutume. L’expérimenté capitaine de 38 ans se rattrape en trouvant une magnifique touche à cinq mètres de la ligne de but. Maul, essai de pénalité et carton jaune pour les All Blacks. 24-25 à 15 minutes de la fin, on croit que le match est en train de basculer en faveur des verts. Mais c’est tout le contraire qui se produit. A la 69e minute, Jordie Barrett redonne un peu d’air aux Kiwis d’une pénalité. 24-28.

Mais l’Irlande ne lâche rien. Deux minutes plus tard, voilà les hommes d’Andy Farrell revenus à cinq mètres de l’en-but néo-zélandais. La touche est bien négociée et le talonneur remplaçant Ronan Kelleher pense sauver les siens en inscrivant l’essai de la gagne mais Barrett brise ses rêves en l’empêchant d’aplatir et donc de marquer. L’interminable (et jolie) dernière offensive des Irlandais longue de plus de 35 phases de jeu est stoppée par un grattage de l’héroïque Sam Whitelock. Coup de sifflet final. Pour une fois, au Stade de France, le peuple vert ne chante pas Zombie. Vendredi 20 octobre, ce sont bien les All Blacks qui affronteront les Pumas argentins – vainqueurs du Pays de Galles quelques heures plus tôt – dans une demi-finale qu’ils entameront dans la peau de grands favoris. Un match que Johnny Sexton regardera dans ses vêtements de nouveau retraité.