Flexion, liez… insultez ? La victoire des Sud-Africains face à l’Angleterre samedi 21 octobre au soir lors de la demi-finale du Mondiale de rugby (16-15) est entachée d’une polémique. Selon un communiqué de l’encadrement sud-africain, le talonneur de 32 ans Bongi Mbonambi fait l’objet d’une enquête interne aux Springboks pour injure raciale présumée envers l’Anglais Tom Curry. A la 23e minute de jeu, il aurait traité le troisième ligne aile anglais de «connard de blanc» ou «white cunt» en version originale. Tom Curry s’est alors approché de l’arbitre de la rencontre Ben O’Keefe, lui demandant ce qu’il devait répondre à Mbonambi. «Rien, s’il vous plaît», lui a rétorqué O’Keefe.

«Nous sommes au courant de l’allégation, que nous prenons très au sérieux», a déclaré dans un communiqué la fédération sud-africaine de rugby, ce dimanche 22 octobre, précisant être «en train d’examiner les preuves disponibles». A l’issue du match, alors qu’il était interviewé et qu’on lui demandait si les propos de Mbonambi lui avaient posé problème, l’anglais a répondu un bref «ouais», ajoutant que «ce n’(était) pas la peine d’en parler». Le talonneur sud-africain semble avoir refusé de lui serrer la main au coup de sifflet final.

Rares sont les sanctions prises contre des joueurs pour des paroles prononcées sur le terrain. En 2016, l’Anglais Joe Marler avait toutefois été suspendu deux matches pour des propos adressés au Gallois Samson Lee. L’année précédente, le Sud-Africain Jacques Potgieger avait quant à lui reçu une amende pour une insulte homophobe lors d’un match de Super Rugby. Mbonambi est le seul talonneur de métier du groupe sud-africain depuis la blessure de Malcom Marx, qui a été remplacé numériquement par l’ouvreur Handré Pollard. L’Afrique du Sud affrontera la Nouvelle-Zélande samedi pour tenter de décrocher un quatrième titre mondial. Quant aux Anglais, qui disputeront le match pour la troisième place vendredi 27 octobre, ils ont jusqu’à lundi matin pour saisir les autorités du rugby.