On les a cherchés un moment. Au Vieux-Port, dans les dédales de rues qui jalonnent Castellane, sur la grande artère du Prado qui débouche au Vélodrome. C’est qu’ils sont peu, ces supporteurs fidjiens à avoir mis le cap sur la Côte-d’Azur. A vrai dire, beaucoup d’entre eux n’ont pas écumé les 17 000 kilomètres de trajet qui séparent Marseille de l’archipel océanique.
Posté sur un banc en bordure du stade, Michael Ratu raconte venir de Manchester. L’homme est recouvert d’un drapeau singulier mêlant les couleurs du Royaume-Uni et celles de l’étendard fidjien. Son père a débarqué en Angleterre en 1966, année du dernier sacre des Three Lions au Mondial de foot. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer à pratiquer son rugby natal et de transmettre le goût du jeu à son fils. La preuve : «J’ai suivi tous les matches des nôtres.» De l’exploit des Flying Fijians contre l’Australie à Saint-Etienne – «incroyable» – au revers inattendu contre le Portugal à Bordeaux mais sans conséquence pour les siens – «on ne pouvait pas se faire éliminer comme ça, ç’aurait été trop cruel».
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Allers-retours
La petite troupe venue avec lui acquiesce. Un grand gaillard a fait le déplacement depuis l’Ecosse, un autre compère flanqué du maillot de sélection noir est parti de Londres. D’autres, pas encore arrivés, viennent des pays de Galles ou de Cambridge. «La diaspora fidjienne au Royaume-Uni est l’une des plus importantes au monde», éclaire Michael, qui l’estime à environ 5 000 ressortissants.