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Succession

Rugby : Florian Grill élu président de la Fédération française, après l’éviction de Bernard Laporte

Coupe du monde de rugby 2023 en Francedossier
Le leader du mouvement d’opposition «Ovale Ensemble» succède à Alexandre Martinez, président par intérim depuis la démission de Bernard Laporte, annonce l’instance dirigeante de l’ovalie ce mercredi 14 juin.
Florian Grill, le 1er juin 2023. (Joel Saget/AFP)
publié le 14 juin 2023 à 12h43

A trois mois du Mondial en France (8 septembre - 28 octobre), la Fédération de rugby réinstalle enfin un pilote à son bord. Florian Grill, 57 ans, a été élu à sa tête ce mercredi 14 juin, désigné à 58,14 % par les quelque 1 900 clubs français. Il sera en poste jusqu’à l’automne 2024.

Du 12 au 14 juin, les clubs étaient appelés à voter pour compléter le mandat inachevé de Bernard Laporte, qui court jusqu’à fin 2024. Le siège était vacant depuis le départ le 27 janvier de l’ex-homme fort de la FFR, après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis. Il avait été jugé coupable d’avoir noué un «pacte de corruption» avec l’homme d’affaires et président du club de Montpellier, Mohed Altrad, décision qu’il a contestée en faisant appel.

L’opposition à Laporte au sein du comité directeur de la FFR, incarnée par Florian Grill, avait alors démissionné en bloc. Un président par intérim, le trésorier de la FFR Alexandre Martinez, avait ensuite été nommé pour gérer les affaires courantes.

Jusqu’ici président de la Ligue d’Ile-de-France, Florian Grill avait présenté sa candidature face à Patrick Buisson, en charge du rugby amateur à la FFR et candidat de la majorité, qui avait déjà essuyé une déconvenue en début d’année : sa candidature, proposée par Laporte lui-même pour le remplacer, avait été refusée par le collège des clubs. A 67 ans, Buisson voulait «incarner la fin des affaires». L’ancien demi de mêlée, chargé du rugby amateur à la Fédération, n’a visiblement pas convaincu ses troupes.

«Main tendue»

Prétendant malheureux en 2020 face à Bernard Laporte, Florian Grill s’était de nouveau porté candidat en avril dernier, à l’issue d’une assemblée générale de son mouvement «Ovale ensemble», le groupe d’opposition au sein du comité directeur de l’instance. En cas de victoire, il avait déjà proposé une «main tendue» à son adversaire : Patrick Buisson aurait comme mission de s’occuper du Mondial jusqu’à son terme, tandis que Grill se chargerait de «reconstruire le rugby par la base». «Les Antoine Dupont, les Greg Alldritt… Ils viennent tous de petits clubs. C’est très important d’avoir ce maillage», a-t-il souligné, évoquant les enjeux «sportif», «éducatif» et «citoyen» du rugby, tout en mettant en avant son expérience de «chef d’entreprise rationnel et raisonnable».

Florian Grill, ancien deuxième ligne du Paris université club (PUC) compte «travailler avec les ligues sur un redécoupage» territorial, se pencher sérieusement sur les enjeux touchant l’environnement et la santé dans le rugby et enfin «retrouver de la crédibilité à l’international», après les «affaires» ayant touché Bernard Laporte et Claude Atcher, l’ancien patron du comité d’organisation du Mondial 2023 visé par une enquête pour harcèlement moral.

Mis à jour : à 13 h 59, avec davantage de précisions.